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L'USH et les associations de collectivités élargissent leurs soutiens "pour une politique du logement ambitieuse"

L'appel initialement lancé le 20 février a maintenant été rejoint par plusieurs autres associations d'élus locaux et acteurs du logement. Il met en garde contre une politique de l'habitat qui serait "uniquement guidée par le souci d'économies de court terme".

Les participants à la conférence de presse organisée il y a trois semaines dans le cadre du Grand Débat national (voir notre article ci-dessous du 20 février 2019) s'y étaient engagés : après avoir appelé les pouvoirs publics à "une politique du logement plus ambitieuse" et proposé une "main tendue pour un dialogue constructif" avec le gouvernement, ils publient aujourd'hui une déclaration commune "pour une politique du logement plus ambitieuse".

Des orientations générales plutôt que des propositions détaillées

Entre-temps, la liste des signataires s'est étoffée. Aux participants de la conférence de presse du 20 février - USH et ses différentes composantes, AMF, ADCF, France urbaine, FFB, Medef et fondation Abbé-Pierre -, se sont en effet ajoutés de nouveaux acteurs du logement ou des collectivités territoriales : l'Assemblée des départements de France (ADF), l'Association des petites villes de France (APVF), l'Association des maires de France Ville & Banlieue, Villes de France, la Fédération des acteurs de solidarité (FAS), la Fédération des associations et des acteurs pour la promotion et l'insertion par le logement (Fapil), l'Union professionnelle du logement accompagné (Unafo), la Fédération Solidaires pour l'habitat (Soliha), l'Union nationale des associations familiales (Unaf), la Confédération syndicale des familles (CSF), et l'association Force ouvrière consommateurs (Afoc).

La déclaration commune appelle les pouvoirs publics à avoir "une vision stratégique ambitieuse". Elle les invite à mettre en œuvre "une politique tournée vers l'investissement, l'emploi. Une politique mise au service de la population et de son pouvoir d'achat, et non pas uniquement guidée par le souci d'économies de court terme".

Compte tenu des intérêts pas toujours pleinement convergents des différents signataires, la déclaration commune se garde d'énoncer des propositions détaillées et s'en tient plutôt à des orientations générales et à des positions de principe. Elle est en outre volontairement courte, car destinée à être reprise sous forme d'encarts presse.

Oui à Elan, non à la baisse des APL et à la RLS

On retiendra néanmoins que, tout en reconnaissant "quelques avancées bienvenues" dans la loi Elan du 23 novembre 2018 (pour l'évolution du logement, de l'aménagement et du numérique), les signataires s'accordent pour contester "plusieurs décisions récentes", qui "pèsent lourdement sur l'ambition pour le logement que nos concitoyens méritent". Figurent au rang de ces décisions la réduction de 5 euros par mois des APL (aides personnelles au logement), la baisse des aides à l'accession, la "réduction massive et brutale" de la capacité d'investissement des organismes HLM, ou encore l'"affaiblissement des moyens d'ajustement des collectivités locales".

Comme déjà évoqué le 20 février, la déclaration commune affirme que "ce sont ainsi près de six milliards d'euros qui seront prélevés, entre 2018 et 2020, sur les organismes HLM", dont 3,2 milliards pour la seule RLS (réduction de loyer de solidarité) qui doit compenser la baisse des APL.

Les signataires s'inquiètent des conséquences de ces "décisions purement budgétaires", qui "se font d'ores et déjà sentir sur toute la chaîne du logement". Ils considèrent que "l'équation mise en place peut avoir des conséquences catastrophiques et durables". Conclusion : "Face à l'urgence sociale, économique, un pacte productif pour le logement s'impose." Les signataires s'y disent "prêts, dans l'intérêt de la France".