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Patrimoine culturel - L'Union européenne recommande aux Etats membres d'intensifier la numérisation des oeuvres

Dans une recommandation publiée le 28 octobre 2011, la Commission européenne demande aux Etats membres de l'UE d'intensifier leurs efforts dans la numérisation du matériel culturel. Le défi proposé vise à mettre en oeuvre des politiques de numérisation plus ambitieuses et à encourager les partenariats publics privés pour stimuler la croissance des industries de la création en Europe. Un des objectifs étant de rassembler 30 millions d'objets culturels (contre 19 millions actuellement) sur la plateforme Europeana, à la fois bibliothèque, centre d'archives et musée numériques de l'Europe.
"Nous disposons probablement du plus important patrimoine culturel au monde, nous ne pouvons nous permettre de manquer les opportunités offertes par la numérisation", estime Neelie Kroes, vice-présidente de la stratégie numérique à la Commission, qui confirme aussi l'impact de ces initiatives sur la création d'entreprises et d'emplois. Constat qui avait été confirmé par le rapport sur la mise en ligne du patrimoine culturel européen, "La nouvelle renaissance". Publié en janvier 2011 par le "comité des sages", un groupe d'experts de très haut niveau, il soulignait l'impact des contenus culturels numérisés sur la croissance de secteurs comme le tourisme, l'éducation et les nouvelles technologies. A l'image de l'Institut du patrimoine numérique Arkhopôle, basé en région Aquitaine, un pôle financé par la région qui fédère aujourd'hui près de 125 PME collaborant avec les institutions culturelles et les universités ou au regard des retombées de la récente campagne de promotion des contenus d'Europeana qui a déjà donné lieu à la production de 48 applications prototypes innovantes pour les téléphones portables et les consoles de jeux. Pour obtenir une portée maximale, la recommandation invite les Etats à :
- encourager les partenariats public-privé pour le partage des coûts de la numérisation dans le cadre de plans d'investissement "rigoureux" et ambitieux ;
- mettre en ligne davantage de matériel couvert par un droit d'auteur mais pour des œuvres qui ne sont plus disponibles dans le commerce ;
- renforcer les stratégies et adapter les législations relatives à la conservation à long terme du matériel numérique déposé, notamment en s'assurant qu'il n'est pas protégé par des dispositifs techniques susceptibles d'empêcher sa conservation par les bibliothécaires.
La France qui occupe la seconde place de fournisseur de la plateforme Europeana, derrière l'Allemagne (14,2% contre 16,3%) se voit, comme les autres pays, fixer un volume indicatif de 4,3 millions d'objets à numériser pour que l'objectif des 30 millions d'objets culturels d'Europeana soit atteint à l'horizon 2015. Un programme qui, s'il est suivi d'effet par le gouvernement français, ne pourra se faire sans l'appui des collectivités territoriales qui soutiennent significativement la numérisation des collections des institutions dont elles ont la tutelle telles que les archives départementales et municipales, les musées et les bibliothèques municipales.