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Transports publics - L'Union des transports publics et ferroviaires signe un manifeste de la mobilité

Le 9 juin, l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) a présenté, dans le cadre du Salon européen de la mobilité, un "manifeste" formulant plusieurs pistes pour améliorer le système des déplacements. Pour rendre ce système "plus durable et compétitif", il faudrait selon elle plus d’outils de diagnostic et d’évaluation. Cela permettrait de mieux évaluer, entre autres, les bénéfices indirects de l’intermodalité. L’UTP préconise aussi que l’Etat communique plus auprès de ses services et des collectivités territoriales sur les apports et la pertinence des "outils et dispositifs issus de décisions politiques, par exemple le PLU".
En termes de gouvernance, elle souhaite que la possibilité soit donnée aux autorités organisatrices (AO) d’intégrer les compétences voirie et stationnement, généralement confiées aux communes. Dans ce sens, "la communauté d’agglomération apparaît comme le bon échelon pour coordonner l’ensemble des ressources car elle correspond au champ du bassin de vie et donc des besoins de mobilité", précise l’organisation professionnelle, partisane d’une dépénalisation des amendes de stationnement, qui permettrait selon elle "d’augmenter les ressources des collectivités". Plus généralement, le soutien financier à ces AO des transports doit être à ses yeux renforcé. D’autant que leur palette de compétences s’élargit à de nouvelles pratiques comme le vélo en libre service ou le transport à la demande. Une fois portée par le ou les opérateurs choisi(s) par l’AO, une "ingénierie de l’offre unique" peut émerger. Elle est en tout cas recommandée pour pouvoir piloter de façon cohérente l’ensemble de ces services, qu’ils soient classiques ou plus récents. L’UTP croit dans ce sens à l’émergence dans chaque bassin de vie de "marchés uniques des déplacements" fondés sur une logique d’interconnexion et sur une concertation nécessitant d’être cimentée par les soins d’une seule et même autorité. Mais sans une remise à plat des "cadres généraux" et des "priorités" en matière d’usage et de partage de l’espace public, les progrès ne seront guère palpables. Cet enjeu, qu’il redevient urgent de considérer, se pose notamment à l’heure du développement des zones 30 et d’un "code de la rue" dont l'UTP défend  la pertinence. De même, la nécessité de mieux informer le citadin répond à une demande croissante. Mais cela nécessite, comme le recommande l’UTP, "d’ouvrir les données transports" et de structurer "un système national d’information" pertinent afin qu’elles soient plus homogènes.
Derrière ces propositions se joue un léger changement de braquet au sein de cette organisation qui revendique désormais une logique d’ouverture et de partenariat. En interne, elle vient de modifier ses statuts pour pouvoir accueillir des profils autres que des entreprises, par exemple des fédérations professionnelles. Et elle a lancé un site d’information dédié à la mobilité.

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions