Culture - L'Unesco édite un guide sur la sécurisation du patrimoine religieux
Dans sa collection de guides sur la protection du patrimoine culturel, l'Unesco met en ligne un "Guide sur la sécurisation du patrimoine religieux". Ce document s'adresse "à toutes les personnes (religieux, fidèles, gestionnaires, propriétaires...) en contact avec le patrimoine cultuel et soucieux de mieux le protéger contre les actes de malveillance (vols, vandalisme, intrusions, voire incendies criminels ou terrorisme)". Compte tenu de la vocation de l'Unesco et du caractère mondial de sa diffusion de ce document - la version française n'est manifestement qu'une traduction parmi d'autres -, les nombreuses illustrations du guide prennent bien soin de représenter toutes les religions. Défilent ainsi églises, mosquées, temples bouddhistes ou shintoïstes, tandis qu'alternent reposoirs et chandeliers à sept branches.
En dépit d'un ton parfois un peu infantilisant et de quelques fautes de traduction ("Attention à la pause des matériels de sécurité"), le guide ne s'en révèle pas moins très utile pour tous les responsables d'un site ou bâtiment religieux et donc pour les communes en France. Loin des réflexions sophistiquées sur les enjeux de la sécurité du patrimoine cultuel, il propose en effet une série de conseils pratiques et constitue - à tout le moins - un bon moyen d'accompagner une réflexion sur le niveau de sécurité d'un édifice religieux. Les conseils prodigués vont des solutions les plus simples - qui relèvent souvent du bon sens - à celles faisant appel aux technologies les plus avancées. L'ouvrage propose ainsi des solutions peu coûteuses pour "compliquer la tâche du voleur et créer des conditions défavorables à un passage à l'acte". Un exemple ? : relier plusieurs chandeliers placés sur un autel par une barre métallique fixée sous leurs socles, ce qui empêchera le vol d'opportunité d'un visiteur isolé. Selon le guide, "d'autres mesures ne présentent aucun caractère spectaculaire et peuvent même paraître dérisoires", mais elles peuvent néanmoins "dissuader le voleur d'opérer, le déranger ou le faire échouer dans sa tentative". Un autre exemple ? : "interpeller le visiteur pour le saluer, afin que celui-ci se sente identifié". Le bon entretien du site ou du bâtiment, ou l'impression d'une présence humaine donnée par la diffusion d'un fond musical, participent également de cette approche pragmatique. Le guide reconnaît toutefois qu'une véritable présence humaine est la protection la plus efficace, même si elle semble difficile à envisager dans les très nombreuses petites églises des villages français.
D'autres mesures suggérées par le guide sont bien sûr plus élaborées, à l'image de la protection physique du site ou du bâtiment : limitation du nombre d'accès, portes renforcées, protection des accès secondaires, grillages anti-projections ou films anti-effraction aux fenêtres, mise hors de portée des objets "physiques" (statuettes, objets de culte, petit mobilier...), fixation des statues, accrochage sécurisé des tableaux... Enfin, le guide s'achève par une présentation rapide des principaux dispositifs de protection électronique d'un site et de ses abords, ainsi que de la vidéosurveillance. Au final, ce nouveau guide de l'Unesco devrait se révéler particulièrement utile pour les petites communes en charge d'un patrimoine religieux.