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L'Udes invite les futurs maires à "doper l'économie sociale et solidaire"

Pour l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire, les communes et intercommunalités disposent de leviers importants pour favoriser le développement de l'économie sociale et solidaire. Elle a présenté ce 26 février 40 propositions et a insisté sur la nécessaire "identification" de l'ESS dans la politique municipale, à travers la figure d'un adjoint au maire et la création d'un guichet dédié.

L'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) a présenté mercredi 26 février ses propositions pour aider les futurs maires à "doper" l'ESS sur leur territoire. Comme le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (voir notre article du 23 janvier 2020), l'Udes plaide pour un soutien transversal, une prise en compte de cette économie "dans tous les volets de la politique communale", a expliqué Hugues Vidor, son président, ce 26 février devant la presse.

"Développer cette visibilité qui manque cruellement à l'ESS aujourd'hui"

Pour cela, l'union de groupements et syndicats d'employeurs associatifs, coopératifs et mutualistes préconise aux futures équipes de désigner systématiquement un adjoint au maire en charge de l'ESS, appelé à travailler "en étroite collaboration avec les délégations des autres adjoints (sport, associations, transition écologique, numérique, économie locale, etc.)". A l'échelon intercommunal, un vice-président chargé du développement de l'ESS ferait notamment le lien avec les têtes de réseaux locales. Autre proposition : la création d'un "guichet unique communal ou intercommunal ESS" pour faciliter les démarches des entreprises et accompagner des porteurs de projet.

Des élus référents et un tel guichet, c'est l'indispensable "identification" d'une politique dédiée à l'ESS. "Aujourd'hui, des entreprises comme des Scop (société coopérative et participative) ne savent pas toujours à qui s'adresser, on part de loin, a souligné le président de l'Udes. Avec ces mesures, on incarne la dimension ESS dans la politique de la commune". En matière de gouvernance, l'Udes propose aussi la mise en place d'une instance de participation locale "dédiée au réseau ESS" et la création d'une "maison de l'ESS". "Il y a un énorme travail à faire pour développer cette visibilité qui manque cruellement à l'ESS aujourd'hui", a estimé Hugues Vidor. A noter que l'Udes présentera le 21 avril prochain son outil en ligne "Valor'ESS" destiné à accompagner les entreprises de l'ESS dans la mesure de leur impact social, avec un volet d'accompagnement grâce à un partenariat avec l'Avise.    

Le foncier municipal et la commande publique : deux leviers importants

Les futurs élus municipaux pourront également soutenir le changement d'échelle de l'ESS en favorisant l'essor d'un "écosystème" dédié. Deux leviers sont particulièrement mis en avant : la mobilisation du foncier municipal – en lien avec le programme "Action cœur de ville" - et la commande publique. "Le code des marchés publics permet aujourd'hui de s'appuyer sur les acteurs de l'ESS de façon plus importante", a insisté Sébastien Darrigrand, directeur général de l'Udes, se référant notamment aux services sociaux d'intérêt général.

L'Udes formule par ailleurs des propositions dans différents secteurs (numérique, économie circulaire, éducation, social…). En matière d'alimentation, elle invite à "développer les coopératives alimentaires à destination des habitants", à s'appuyer sur ces coopératives et sur les producteurs locaux pour organiser la restauration scolaire. L'Udes suggère encore aux futures équipes municipales de soutenir des auto-écoles associatives solidaires (mobilité) et les crèches associatives, mutualistes et coopératives "proposant des horaires et modes de garde adaptés à des situations sociales spécifiques ou d’horaires de travail atypiques".

"Il existe des solutions à très petite échelle, il importe de valoriser l'ESS pour éviter la déshérence sur les territoires", a plaidé le président de l'Udes à l'intention des futurs élus des petites communes. Il admet toutefois que les collectivités ne peuvent pas tout et qu'une régulation nationale s'impose dans certains secteurs tels que l'aide à domicile, avec un projet de loi "perte d'autonomie" très attendu.