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Industrie - L'ombre d'Alstom plane sur la Nouvelle France industrielle

Mis en difficulté par l'affaire Alstom, le gouvernement a tenté de rebondir, mercredi 7 mai, en présentant un point d'étape sur les 34 plans de la Nouvelle France industrielle présentés par le président de la République le 12 septembre 2013.
A ce jour, 9 feuilles de route ont été validées et "toutes le seront avant la fin de l'été", indique une communication en Conseil des ministres du ministre de l'Economie et du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg. "Pour les 27 plans dont les feuilles de route sont les plus avancées, l'investissement total pourrait s'élever à 18 milliards d'euros d'ici 2020", ajoute la communication.
Réunissant lui-même un parterre d'industriels à l'Elysée ce mercredi, François Hollande, entouré du Premier ministre, Manuel Valls, d'Arnaud Montebourg et d'autres ministres, a dit vouloir "que ça aille vite". "Nous n'avons plus de temps à perdre", a-t-il déclaré. Mais, alors que 34 plans sont axés sur trois grandes priorités - la transition écologique et énergétique, la santé et les nouvelles technologies -, le rachat de la branche énergie d'Alstom par General Electric ou Siemens serait un coup dur pour la Nouvelle France industrielle.
En 2004, le groupe avait fait l'objet d'un sauvetage. Nicolas Sarkozy était alors aux commandes à Bercy. Devenu président de la République, il eut alors l'idée, sur cet exemple, de créer "un fonds souverain à la française" pour sauvegarder les secteurs stratégiques de l'industrie française. Ce sera le fonds stratégique d'investissement (FSI), fondu depuis dans la banque publique d'investissement, bpifrance, créée par François Hollande en 2013. Or à travers Alstom, les marchés aujourd'hui testent la capacité de la France de défendre son industrie. Un renoncement risquerait d'entraîner des acquisitions en cascade. "Faut-il rappeler qu'Alstom vit notamment de la commande publique et du soutien de l'Etat à l'exportation", avait rappelé Arnaud Montebourg, trois jours après la divulgation par l'agence Bloomberg sur les négociations en cours entre General Electric et Alstom. Depuis, il tente de faire monter les enchères. Cela ne suffira pas à dessiner l'Etat stratège que tout le monde appelle de ses vœux, mais que l'on ne voit pas vraiment venir.