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Logement : l'encadrement des loyers plus transparent, les frais d'agences mieux encadrés

Un arrêté rend obligatoire, dans les villes soumises à l'encadrement des loyers, l'indication du loyer de base, du loyer de référence majoré et de l'éventuel complément de loyer dans les annonces des professionnels de l'immobilier (avec la loi 3DS, ce sera bientôt aussi pour celles des particuliers). Ce même arrêté encadre également les tarifs des agences immobilières.

Un arrêté du 26 janvier 2022 introduit davantage de transparence dans la location immobilière. Il porte à la fois sur l'information des futurs locataires dans les territoires soumis à l'encadrement des loyers et, de façon plus large, sur l'information des consommateurs par les professionnels intervenant dans une transaction immobilière. Dans les deux cas, ses dispositions s'appliqueront à compter du 1er avril 2022. Pour l'instant, les dispositions relatives à l'information sur l'encadrement des loyers ne concernent que les professionnels de l'immobilier, mais devraient être prochainement étendues aux annonces publiées par les particuliers.

Mention obligatoire du loyer de base et du loyer de référence majoré

L'encadrement des loyers, qui reste une mesure expérimentale dans le cadre de la loi Elan de 2018, s'applique ou est sur le point de s'appliquer dans sept grands territoires urbains(*). L'un des points faibles de ce dispositif d'encadrement reste la méconnaissance de ses dispositions par les futurs locataires, ce qui permet à certains bailleurs peu scrupuleux de proposer des loyers supérieurs aux plafonds prévus. Le projet de loi 3DS (relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale) – qui doit être promulgué avant la fin du quinquennat après l'accord trouvé en commission mixte paritaire – prévoit d'ailleurs une mesure en faveur de la transparence. Un amendement adopté à l'Assemblée soumet en effet, dans les territoires concernés par l'encadrement, l'ensemble des annonces relatives aux biens mis en location, qu'elles émanent d'un particulier ou d'un professionnel, aux mêmes obligations d'information (voir notre article du 17 décembre 2021).

En attendant, cette possibilité est déjà ouverte pour les annonces émanant de professions de l'immobilier et c'est précisément ce que met en œuvre l'arrêté du 26 janvier 2022. Il précise toutefois que ses dispositions "ne s'appliquent pas aux personnes physiques ou morales qui interviennent en tant que simples supports des annonces immobilières", autrement dit les journaux bien connus de publications d'annonces entre particuliers ou les sites de même nature. A compter du 1er avril prochain, les annonces émanant de professionnels devront comporter plusieurs mentions obligatoires. Elles devront ainsi mentionner le montant du loyer de base précédé de la mention "loyer de base", celui du loyer de référence majoré précédé de la mention "loyer de référence majoré (loyer de base à ne pas dépasser)", ainsi que, le cas échéant, le montant du complément de loyer exigé, précédé de la mention "complément de loyer". Ces différentes mentions devront être précédées, toujours sur l'annonce immobilière, de la mention "Zone soumise à encadrement des loyers". Des dispositions similaires devraient suivre pour les annonces entre particuliers, après promulgation de la loi 3DS.

Une indication claire des prix maximums des professionnels

Outre ces nouvelles dispositions, l'arrêté du 26 janvier 2022 modifie également d'autres dispositions de l'arrêté du 10 janvier 2017 relatif à l'information des consommateurs par les professionnels intervenant dans une transaction immobilière. En l'occurrence, le nouvel arrêté met un terme à une pratique qui pouvait se révéler trompeuse pour les consommateurs. Il introduit en effet une obligation d'affichage des "prix maximums" pratiqués par le professionnel. Jusqu'à présent, il était, par exemple, prévu que "les professionnels visés à l'article 1er sont tenus d'afficher les prix effectivement pratiqués des prestations qu'ils assurent, notamment celles liées à la vente, à la location de biens et à la gestion immobilière, en indiquant pour chacune de ces prestations à qui incombe le paiement de cette rémunération".

Comme l'explique l'exposé des motifs de l'arrêté, cette rédaction – et notamment l'expression "prix effectivement pratiqués" – faisait que "le barème affiché pouvait être considéré comme non respecté s'il était négocié à la baisse au profit du consommateur". L'utilisation désormais systématique, dans l'arrêté de janvier 2017, de l'expression "prix maximums" ouvre en revanche aux consommateurs qui le souhaitent la possibilité de négocier à la baisse le prix des prestations du professionnel titulaire de la carte professionnelle.

(*) Paris, Lille, Plaine Commune (Seine-Saint-Denis), Lyon-Villeurbanne et Est Ensemble (Seine-Saint-Denis). Bordeaux et Montpellier doivent suivre en 2022.

Références : arrêté du 26 janvier 2022 modifiant l'arrêté du 10 janvier 2017 relatif à l'information des consommateurs par les professionnels intervenant dans une transaction immobilière (Journal officiel du 4 février 2022).
 

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