Elections - Les sept nouvelles régions ont élu leurs présidents
Epilogue des élections régionales de décembre, les sept nouvelles régions issues de la loi du 16 janvier 2015 ont élu leurs présidents lundi 4 janvier 2016. Le point sur les élus et leurs priorités.
A la suite des six régions au périmètre non-modifié - qui avaient élu leurs présidents les 17 et 18 décembre derniers, les sept nouvelles grandes régions françaises viennent à leur tour de procéder à l'élection de leur "patrons", lundi 4 janvier 2016. Première étape après les régionales de décembre 2015, cette élection marque la naissance des nouvelles collectivités nées de la fusion des anciennes régions décidée dans le cadre de la réforme territoriale. Tour d'horizon des nouveaux élus et de leurs priorités.
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
Philippe Richert (LR), a été élu président de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. "Je serai le président du rassemblement", a promis le nouvel élu devant l'hémicycle strasbourgeois. Philippe Richert a rendu hommage aux nombreux électeurs de gauche qui ont voté pour lui au second tour pour faire barrage au Front national. "Cette confiance, qui n'est pas un blanc-seing, aujourd'hui m'oblige", a-t-il affirmé, soulignant qu'il allait "proposer à la gauche de s'associer à la gouvernance régionale sans se compromettre".
La première priorité du nouveau président concerne l'emploi et le développement économique. Il a ainsi annoncé la création "sur le modèle d'Alsace Capital, de fonds souverains régionaux, pour le financement des fonds propres de nos PME-PMI. Ces fonds, dotés de 100 à 300 millions d'euros, réunissant les moyens publics et privés, permettront le développement, l'innovation et la reprise d'entreprises". Elle s'accompagnera du lancement d'une "obligation régionale, rémunératrice pour nos concitoyens qui investissent et créatrice d'emplois pour nos entreprises".
L'ancien ministre en charge des collectivités de François Fillon a par ailleurs l'intention de discuter au plus vite avec l'Etat de nouveaux transferts de compétence avec l'Etat, "pour aller plus loin", par exemple en assurant un "pilotage unique des actions de formation professionnelles actuellement séparées entre l'Etat et la région". Il a précisé qu'il rencontrerait prochainement le Premier ministre, Manuel Valls, et lui ferait des "propositions" en ce sens. "Je suis prêt à expérimenter avec l'Etat un partenariat inédit" car "le temps est venu d'unir nos efforts (...), de dépasser tous les clivages pour agir uniquement en faveur du bien commun", a-t-il dit. Promettant de "faire du Grand Est un laboratoire de la démocratie territoriale", le président sortant de la région Alsace a également promis une gestion "décentralisée", qui ne sera pas pour autant une "juxtaposition" des trois anciennes régions désormais fusionnées. Si Strasbourg sera la capitale du nouveau territoire, "nous jouerons la carte des complémentarités" avec Metz et Châlons-en-Champagne, a-t-il promis.
Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin
Alain Rousset (PS) a été élu président de la région Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin. Il s'est engagé à ce que la nouvelle collectivité soit "proche de chacun des territoires". "Il n'y aura pas de centralisme bordelais, ni sur le plan économique, ni sur le plan culturel ou universitaire", a-t-il promis, s'engageant à créer une structure dédiée à l'aménagement du territoire au niveau régional. Parmi ses priorités, Alain Rousset a cité la nécessité d"'inventer une administration du futur", avec des "équipes mobiles pouvant aller sur les territoires" et des "mutualisations".
Auvergne-Rhône-Alpes
Laurent Wauquiez (LR) a été élu président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Les premières mesures que l'on souhaite prendre sont des mesures d'exemplarité des élus", a-t-il déclaré en annonçant un plan d'économie de "19 millions d'euros sur la durée du mandat". Auvergne-Rhône-Alpes compte douze départements plus la métropole de Lyon. Le nouveau président s'est engagé à consulter par internet leurs presque 8 millions d'habitants pour déterminer le nom de la nouvelle région.
Bourgogne-Franche-Comté
Marie-Guite Dufay (PS) a été élue présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle a accordé la présidence de la commission des finances à la droite. Outre la construction de la région, les axes majeurs de son mandat seront la "bataille de l'emploi", avec "la tenue d'une conférence sociale régionale avec les partenaires sociaux d'ici l'été", et le développement durable. Marie-Guite Dufay a ainsi annoncé sa volonté de faire de la Bourgogne-Franche-Comté un territoire à énergie positive "qui produit autant qu'il consomme" en baissant la consommation d'énergie et en développant les énergies renouvelables. Dans un communiqué de presse, Francois Sauvadet, président du groupe d'opposition de droite, a pour sa part réclamé "une accélération de l'effort consacré au déploiement du très haut débit, une clarification de la répartition des compétences avec les départements ainsi que des mesures d'urgence pour venir en aide aux agriculteurs".
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
Carole Delga (PS) a été élue à la tête de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Elle a annoncé qu'un "plan Marshall" pour l'emploi à destination des entreprises du BTP de la région avec une enveloppe de 800 millions d'euros pour 2016 sur l'ensemble du territoire sera mis en place, et la tenue d'"états généraux du rail qui permettront aux usagers, aux élus de débattre et décider ensemble du futur schéma régional ferroviaire en matière de trains du quotidien ou des lignes à grande vitesse".
Nord-Pas-de-Calais-Picardie
Xavier Bertrand (LR) a pris la tête du conseil régional Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qui ne comportera aucun élu de gauche, le PS ayant retiré ses listes après le premier tour des élections. Xavier Bertrand a réitéré son intention de réunir "une fois par trimestre, les parlementaires régionaux et les élus des grandes collectivités pour évoquer avec eux les sujets de notre territoire". Il a souhaité mettre en place "dès le mois prochain la conférence des territoires prévue par la loi" dans chaque région.
Normandie
Hervé Morin (UDI) a été élu à la tête de la Normandie. Il a accordé la présidence de la commission des finances à la gauche et a réitéré sa volonté de créer une agence unique, "en service avant la fin du mois de juin", visant à financer et à soutenir les PME et TPE, de tous les secteurs, "des plus traditionnels aux plus récents". Rouen a été désignée préfecture de Normandie par le gouvernement, mais le conseil régional sera installé à Caen, ancienne préfecture de Basse-Normandie, a annoncé Hervé Morin.
La France compte donc désormais treize régions en métropole et quatre régions et territoires outremer. L'une des premières tâches des sept présidents élus lundi 4 janvier sera de trouver un nom aux nouvelles régions. Chaque conseil régional doit en effet adopter, avant le 1er juillet, une résolution qui sera soumise au gouvernement sur leur nom définitif et l'emplacement des nouveaux hôtels de régions.
Laurent Terrade, avec AFP
Les présidents des treize régions françaises
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine : Philippe Richert (Les Républicains)
Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin : Alain Rousset (Parti socialiste)
Auvergne-Rhône-Alpes : Laurent Wauquiez (LR)
Bourgogne-Franche-Comté : Marie-Guite Dufay (PS)
Bretagne : Jean-Yves Le Drian (PS)
Centre-Val-de-Loire : François Bonneau (PS)
Corse : Gilles Simeoni (autonomiste), président de l'exécutif de Corse
Ile-de-France : Valérie Pécresse (LR)
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées : Carole Delga (PS)
Nord-Pas-de-Calais-Picardie : Xavier Bertrand (LR)
Normandie : Hervé Morin (UDI)
Pays de la Loire : Bruno Retailleau (LR)
Provence-Alpes-Côte d'Azur : Christian Estrosi (LR)
Outremer
La Réunion : Didier Robert (LR)
Guadeloupe : Ary Chalus (DVG)
Guyane: Rodolphe Alexandre (Guyane Rassemblement)
Martinique : Alfred Marie-Jeanne (indépendantiste)
(Source : AFP)