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Marché du travail - Les seniors travaillent et chôment plus longtemps

L'évolution de la population active est portée par les personnes âgées de 50 à 64 ans constate l'Insee dans sa photographie annuelle du marché du travail. Mais, en 2014, les seniors étaient aussi les plus marqués par le chômage de longue durée. Autres enseignements de l'étude : le marché du travail se féminise, le CDI résiste bien mais la précarité gagne du terrain.

L'année dernière, la France métropolitaine comptait 25,8 millions d'actifs en emploi et 2,84 millions de personnes au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), selon la "Photographie du marché du travail en 2014" réalisée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En raison d'une "participation croissante des femmes au marché du travail", la population active a augmenté, depuis 2005, de 1,34 million de personnes. Le taux d'activité des femmes a en effet progressé de 1,3 point entre 2005 et 2014, passant de 50,5% à 51,8%. Sur la même période, celui des hommes a reculé de 1,4 point (de 62,6% à 61,2%). En 2014, on comptait 70.000 femmes actives de plus qu'en 2013, mais 20.000 hommes actifs de moins.
L'évolution de la population active est portée par les seniors (50 à 64 ans), dont le nombre parmi les actifs a "fortement augmenté depuis 2005 (+1,6 million)". Cette progression ininterrompue malgré la crise de 2008 s'explique par la mise en place des dispositifs de recul progressif de l'âge légal de départ à la retraite et d'allongement de la durée de cotisation pour partir à la retraite à taux plein. Le taux d'activité des seniors est ainsi passé de 56,5% en 2009 à 63,1% en 2014, soit 6,6 points en cinq ans. Sur la même période, le taux d'activité des personnes âgées de 65 à 69 ans a augmenté de deux points : de 3,8% en 2009 à 5,8% en 2014.

Le salariat majoritaire

Le salariat reste très largement majoritaire : en 2014, seules 11,5% des personnes occupant un emploi en France métropolitaine étaient non salariées. Les salariés se répartissent désormais à parts égales entre hommes et femmes. Dans les emplois non qualifiés d'ouvriers et d'employés, soit 20,6% des emplois, les femmes sont très majoritaires (sept femmes pour trois hommes), alors que la parité est respectée dans les emplois d'ouvriers et d'employés qualifiés. Il y a presque autant d'hommes que de femmes parmi les professions intermédiaires, mais celles-ci demeurent minoritaires au sein des cadres, "même si leur part progresse régulièrement (deux femmes pour trois hommes)".
Plus de trois emplois sur quatre se situent dans le secteur tertiaire, soit 76,9% des actifs en emploi, contre 13,1% dans l'industrie, 6,3% dans la construction et 2,8% dans l'agriculture. Cette prédominance du tertiaire poursuit son essor (+0,7 point en 2014) au détriment des trois autres secteurs. Les femmes y occupent 55% des emplois (administration publique, éducation, santé, action sociale).

Le CDI, le contrat le plus répandu

Parmi les salariés, le contrat à durée indéterminée (CDI) est la forme de contrat la plus répandue. En 2014, 86,4% des salariés en bénéficiaient, contre 9,7% de salariés en contrat à durée déterminée (CDD), 2,4% en intérim et 1,6% en apprentissage. Trois emplois en CDD sur cinq sont occupés par des femmes et les jeunes de moins de 25 ans occupent moins souvent des CDI.
Le temps de travail hebdomadaire habituel, hors périodes de congés ou de récupération (réduction du temps de travail/RTT), est de 23 heures pour les temps partiels et de près de 41 heures pour les temps complets (41,6 heures pour les hommes et 39,1 heures pour les femmes). En 2014, 18,9% des personnes en emploi travaillaient à temps partiel, soit 0,5 point de plus qu'en 2013.
Le sous-emploi occupe toujours une place importante bien qu'en léger recul (-0,1 point sur un an), note par ailleurs l'Insee. 1,64 million de personnes étaient dans cette situation en 2014, soit 6,4% des actifs occupés. Il s'agit majoritairement de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage et de personnes en emploi mais en période de sous-activité ou de chômage technique ou partiel. Les femmes, les jeunes et les professions non qualifiées sont davantage touchés que les hommes.

Le chômage se masculinise

En 2014, le chômage s'est stabilisé à 9,9% en France métropolitaine, soit 2,84 millions de personnes au chômage (au sens du BIT). Les jeunes actifs sont les plus touchés (23,4% des 15-24 ans), ainsi que les ouvriers (14,3%) et les non-diplômés ayant au plus un CEP (17%). Depuis 2012, le taux de chômage des hommes est supérieur à celui des femmes et l'écart s'amplifie : de +0,1 point à +0,6 point en 2014. Le chômage de longue durée (plus d'un an) poursuit sa progression (42,4% de l'ensemble des chômeurs). Près de la moitié des chômeurs de longue durée sont au chômage depuis au moins deux ans. Les seniors sont les plus touchés : sur dix chômeurs de 50 ans ou plus, six le sont depuis au moins un an, contre quatre sur dix parmi les 25-49 ans et seulement trois sur dix pour les moins de 25 ans. Les moins diplômés sont également plus fortement concernés par le chômage de longue durée (56% sont au chômage depuis plus d'un an).
En ajoutant les chômeurs au "halo" autour du chômage, en 2014, "plus de 4,2 millions de personnes [étaient] sans emploi et [souhaitaient] travailler, soit 100.000 personnes de plus en un an", précise l'Institut. En incluant les départements d'outre-mer, à l'exception de Mayotte, le taux de chômage s'est élevé à 10,3% en 2014, et le nombre de personnes sans emploi souhaitant travailler à 4,5 millions.