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Investissements - Les régions entendent jouer un rôle décisif dans la mise en oeuvre du plan Juncker

En participant au financement des projets éligibles par le fonds européen d'investissements stratégiques, les territoires espèrent peser davantage dans le processus de sélection des projets, très centralisé au niveau de la Commission européenne et de la Banque européenne d'investissement.

Dans les rangs du Comité des régions à Bruxelles, on se félicite que ces collectivités ne soient pas uniquement perçues comme "l'échelon du tourisme", mais surtout comme "le niveau idéal pour investir".
Le 16 avril, les élus ont adopté l'avis du président de Picardie, Claude Gewerc, consacré au plan Juncker, qui doit permettre d'investir 315 milliards d'euros en trois ans par le biais du secteur privé.
Alors que la commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale a suggéré de réduire le pouvoir de la Banque européenne d'investissement et de la Commission européenne dans le choix des projets, les régions proposent d'être associées à un "comité d'orientation". Une délégation de représentants régionaux y siégerait afin de participer à l'évaluation et au suivi des projets proposés, aux côtés de la BEI et de l'exécutif européen. Placées plus haut dans la chaîne de décision, les régions pourront orienter les critères d'éligibilité des projets, en insistant sur l'aspect social et territorial qu'ils doivent revêtir.
A ce titre, le document présenté par l'élu picard suggère que la BEI adresse chaque semestre au comité d'orientation un rapport comportant une analyse de "l'impact social" des opérations financées, intégrant ainsi pleinement le Comité des régions dans les procédures de suivi des investissements.
Les régions proposent la mise en place de plateformes d'investissement afin d'organiser le cofinancement d'un bouquet de projets. A l'instar des échelons nationaux et transfrontaliers, les régions pourront participer au "cofinancement" des opérations, renforçant automatiquement leur place dans le processus de décision. Un moyen pour elles de travailler directement avec la Banque européenne d'investissement.
Les banques publiques nationales cherchent elles aussi une place dans le dispositif du plan Juncker. La Caisse des Dépôts pourrait se porter garante pour des prêts ou même injecter directement des fonds propres à travers ces plateformes. L'institution estime pouvoir s'engager à hauteur de huit milliards d'euros et s'aligner ainsi sur le budget mobilisable par la KfW en Allemagne et la Cassa Depositi e Prestiti italienne.