Le programme Petites Villes de demain comportera un volet sécurité
En lançant le "Beauvau de la sécurité", le 1er février, le Premier ministre n'a pas manqué de mentionner la coopération avec les polices municipales et les acteurs locaux. Il a également annoncé que le programme Petites Villes de demain comportera un volet sécurité.
Les nouvelles conventions Petites Villes de demain vont "intégrer un volet sécurité", a indiqué le Premier ministre, lundi 1er février, en lançant officiellement les travaux du "Beauvau de la sécurité". Le programme de revitalisation Petites Villes de demain lancé le 1er octobre 2020 concerne pas loin de 1.600 communes de moins de 20.000 habitants exerçant une "fonction de centralité" vis-à-vis de leur entourage. Par cet exemple, le Premier ministre a voulu montrer que le "Beauvau de la sécurité" annoncé par le président de la République le 8 décembre dernier pour "consolider" les liens entre forces de police et population associerait bien les collectivités. L’objectif "n'est rien moins que de poser les fondements d'une ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l'horizon de 2022", a rappelé Jean Castex. Et ce dans le prolongement du livre blanc publié mi-novembre 2020. Le Premier ministre défend une "approche globale" qui s’étend "au champ majeur de la prévention" à l'image des "contrats de sécurité intégré" dont il a signé le premier du genre le 9 octobre à Toulouse. "La coopération de l'État dans le domaine de la sécurité (…), concerne les relations avec les polices municipales, mais aussi avec les intervenants de la sécurité privée", a souligné Jean Castex.
Si la place de la police municipale n’était à l’origine pas envisagée, il a fallu l’intervention de syndicats pour amener le gouvernement à changer d’option (voir notre article 20 janvier 2021). Jean Castex entend d’ailleurs jouer la carte territoriale, quitte à donner l’impression de reproduire les assises territoriales de la sécurité qui s’étaient déroulées l’an dernier en prélude au Livre blanc : "Vous ne serez pas surpris que je me réjouisse également au plus haut point que ce Beauvau de la sécurité soit organisé sur une base territorialisée", "les ministres comme moi-même seront à cette occasion présents sur le terrain, à l'écoute des forces de sécurité intérieure et des acteurs locaux".
Huit thématiques
Cette grande concertation prévue pour durer quatre mois est organisée autour de huit thématiques. Aux "sept péchés capitaux" mentionnés à l’origine, selon l’expression curieuse du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est venue se greffer la question de la coopération avec la justice, à la demande des syndicats. Il en va des liens police-population, sujet de départ de la demande du président de la République, de la formation, de l’encadrement, du maintien de l’ordre, de la réforme de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) - la "police des polices" -, des captations vidéos (drones et caméras-piétons) et des conditions matérielles des forces de l’ordre. Tous les quinze jours, une table ronde sera organisée sur un des thèmes autour des syndicats et représentants de la gendarmerie, parlementaires et maires. Dans le panel de parlementaires figure le député LREM et ancien patron du Raid Jean-Michel Fauvergue, l’un des principaux artisans du quinquennat en matière de sécurité. Il est notamment co-auteur avec Alice Thourot du rapport de septembre 2018 sur le "continuum de sécurité" ; les deux députés ont également donné leur nom à la proposition de loi Sécurité globale en cours d’examen.
À l’issue du Beauvau de la sécurité, Emmanuel Macron pourrait être lui-même amené à annoncer des arbitrages courant juin.