Formation professionnelle - Les premières réflexions du groupe de travail sur l'orientation professionnelle
Le groupe de travail sur l'orientation professionnelle mis en place dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle s'est réuni pour la première fois le 23 septembre. A cette occasion, Bernard Saint-Girons, délégué interministériel à l'orientation, et Bernard Hugonnier, directeur adjoint pour l'éducation de l'OCDE, ont été auditionnés par le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE). Premiers constats : les sources d'information sont multiples. "Tous informent mais les usagers ne trouvent pas l'information", explique ainsi Bernard Saint-Girons. De plus, les informations diffusées sont partielles et "mobilisent des personnels aux statuts divers n'ayant pas une vision globale du champ formation/emploi", poursuit-il, indiquant qu'on a "le sentiment que tout a été dit en terme de diagnostic et qu'il faut selon le cas consolider certaines initiatives, soit les susciter". Les deux hommes proposent des pistes de réflexion pour tenter d'améliorer le système actuel de l'orientation professionnelle. D'après Bernard Saint-Girons, l'orientation doit "reposer sur une information de qualité", combinant connaissance des voies de formation et des perspectives d'insertion. Une information "accessible, lisible, fiable pour l'usager au-delà des découpages institutionnels". Pour le délégué interministériel à l'orientation, l'information doit aussi être "responsable et capable de proposer ou d'accompagner des solutions alternatives". Pour ce faire, il propose de consolider une démarche de conseil, d'aider à construire des parcours différenciés (réorientation entre filières, pratique de l'alternance, validation d'étude,...) et de doter le dispositif d'indicateurs d'évaluation. Il pose aussi la question de la gouvernance dans le domaine de l'orientation professionnelle : les relations entre services de l'Etat mais aussi entre l'Etat et les collectivités territoriales. De son côté, Bernard Hugonnier préconise au niveau scolaire de "ne pas se préoccuper uniquement des choix éducatifs immédiats" et de "prendre en compte les réalités du marché du travail". Concernant l'éducation supérieure, il propose de "créer de véritables services d'orientation professionnelle sur le modèle de certains pays, comme l'Australie, l'Irlande ou le Royaume-Uni". Enfin, au niveau de l'orientation professionnelle des adultes, Bernard Hugonnier préconise de favoriser le développement de guichet unique avec des services qui s'adressent aux chômeurs, mais aussi à ceux ayant un emploi et à ceux qui sont hors du marché du travail. Le groupe de travail sur l'orientation professionnelle doit se réunir jusqu'à la fin de l'année, parallèlement aux négociations qui doivent débuter le 30 septembre entre l'Etat et les partenaires sociaux sur la formation professionnelle.
Emilie Zapalski