Etats généraux des pays - Les pays veulent être auditionnés par la commission Balladur
Les pays organisaient les 27 et 28 octobre 2008 leurs Etats généraux. Objectif : engager une réflexion collective sur la façon dont les pays peuvent s'affirmer, au moment où leur existence est remise en question dans le cadre de la réforme des institutions, au profit des Scot (schémas de cohérence territoriale). Claude Grivel, président de l'Union nationale des acteurs et des structures de développement local (Unadel) fait le point sur cette réunion.
Localtis : Comment se sont déroulés les Etats généraux des pays ? Avez-vous obtenu des garanties du gouvernement ?
Claude Grivel : Ces Etats généraux ont réuni 540 participants qui ont tous affirmé que les pays constituent une bonne formule pour le développement local mais aussi pour coordonner les politiques publiques mises en place par le gouvernement, comme les maisons de l'emploi par exemple. De son côté, l'Etat, par la voix de son représentant, Pierre Dartout, le délégué interministériel à l'aménagement et à la compétitivité des territoires, et un courrier d'Hubert Falco, a fait passer un message : il nous appartient de faire remonter nos propositions, notamment par l'intermédiaire des 64 présidents de pays qui sont aussi parlementaires. En gros, à nous de jouer pour défendre les pays dans ce contexte de réforme des institutions !
Comment comptez-vous défendre les pays ?
L'Etat souhaite rationnaliser les différentes strates de l'organisation territoriale mais les pays ne font pas partie de ce "millefeuille administratif". Ce ne sont pas des collectivités locales, mais des syndicats mixtes, des groupements d'intérêt public ou encore des associations. Ce sont des "facilitateurs". Aussi, en moyenne, un pays coûte aux collectivités entre 0,5 centime d'euro et 2 euros par habitant. Supprimer les pays parce qu'ils coûtent trop cher est donc un mauvais argument ! Ce qui coûte cher, ce sont les projets qui sont menés. Peu importe les structures qui les portent.
Quelle suite va-t-il y avoir aux Etats généraux ?
Nous avons rédigé un manifeste où sont décrits les apports et missions des pays et nos propositions pour les faire évoluer. Nous comptons faire valoir l'apport des pays et, au-delà des réformes, réfléchir à leurs perspectives d'avenir. Mais nous souhaitons aussi que les représentants des pays soient auditionnés par la commission Balladur, à titre de consultation sur l'organisation territoriale.
Propos recueillis par Emilie Zapalski