Les observatoires locaux des loyers ont livré leurs nouvelles données

Le réseau des observatoires locaux des loyers compte aujourd'hui 34 observatoires qui couvrent plus de 50% du parc locatif. Derrière la région parisienne, les niveaux de loyers les plus élevés s’observent notamment dans le pourtour méditerranéen et les agglomérations montpelliéraine, lyonnaise et lilloise.

Roselyne Conan, directrice générale de l’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil), a présenté, le 6 novembre, le réseau des observatoires locaux des loyers impulsé depuis 2013 par le ministère du Logement. Au nombre de 34 à ce jour, ces observatoires couvrent plus de 50% du parc locatif. Ce nombre semble toutefois ne pas avoir évolué depuis deux ans (voir notre article de 2022).

Une étude sur les loyers du parc privé en France a également été présentée. Étude qui rapporte notamment que 50% des agglomérations présentent un loyer médian supérieur à 10 euros/m2 pour des appartements de trois pièces en 2022. L'agglomération parisienne se détache nettement, à près de 15 euros/m2, devant Nice (12,7 euros/m2), alors que Paris intra-muros domine largement le classement à 23,5 euros/m2.

Au-delà de cette zone, les niveaux de loyer les plus élevés sont relevés dans le pourtour méditerranéen et les agglomérations montpelliéraine, lyonnaise et lilloise. Les chiffres reflètent évidemment "la diversité des marchés locaux de l’habitat et de leur tension locative" avec par exemple une "attractivité de la façade atlantique" alors que les secteurs dont les loyers sont inférieurs à 8 euros/m2 sont rares : Alençon, Mâcon et Saint-Étienne.

L'Anil s'est aussi intéressée aux logements construits pendant les Trente Glorieuses, qui présentent des niveaux de loyers inférieurs aux logements mis en service au cours des autres périodes de construction, y compris les plus anciennes. De plus, la quasi-totalité des "passoires énergétiques" louées dans le secteur privé (91%) sont des logements construits avant 1974, alors que ces logements ne représentent que 57% du parc locatif privé.

"La connaissance des loyers pratiqués dans le parc privé est utile aux bailleurs, aux locataires et aux investisseurs, explique l'Anil. Elle aide à concevoir et à déployer des politiques en faveur du logement locatif, au plan local comme au plan national." Pour les collectivités, ces outils peuvent notamment s'avérer utiles dans le cadre de l'élaboration ou à la révision de programmes locaux de l’habitat (PLH), de dispositifs d'encadrement des loyers ou de lutte contre le logement vacant.

En juillet 2022, la Cour des comptes avait justement estimé dans un référé (voir notre article) que les données publiques nécessaires aux politiques du logement sont "trop fragiles pour permettre un pilotage satisfaisant". Et elle regrettait que les 34 observatoires ne permettent pas de couvrir tout le territoire national en temps réel", préconisant de "mutualiser ces outils d’observation et de pilotage mutualisés" avec, en ligne de mire, "la mise en place d’un lac de données [data lake] publiques".

Un voeu en partie exaucé dans la mesure où l'ensemble des données du réseau des observatoires est consultable sur le site internet de ces observatoires et téléchargeable sur le portail data.gouv.fr. Le ministère chargé du logement avait de son côté annoncé en début d'année avoir mis en ligne sur son site une nouvelle "carte des loyers" par commune, actualisée uniquement une fois par an.