Tourisme / Economie - Les nuitées dans les hébergements touristiques en hausse de 2%, malgré l'impact des attentats de novembre

Comme chaque année, la direction générale des entreprises (DGE) de Bercy publie son traditionnel bilan des hébergements collectifs touristiques. Après une année 2014 très moyenne (voir notre article ci-contre du 13 avril 2015), 2015 marque un redressement sensible, avec une fréquentation des hébergements collectifs en France métropolitaine en hausse de 2%, ce qui représente huit millions de nuitées supplémentaires sur un total de 406,4 millions. Ce bon résultat est toutefois à nuancer, car - selon les résultats provisoires d'Eurostat - la hausse serait de 3% pour l'ensemble de l'Europe (et même de 4% pour l'Espagne).

Le retour inattendu de la clientèle française sauve la saison

La croissance observée en 2015 recouvre des écarts géographiques et calendaires. C'est en effet le net retour de la clientèle française dans les hébergements collectifs (+3,1%) qui explique cette évolution d'ensemble. Un redressement d'autant plus surprenant qu'il succède à trois années consécutives de baisse. Toutes les formes d'hébergement collectif bénéficient de ce retour de la clientèle française, qui représente désormais 68% des nuitées.
La fréquentation des hôtels progresse ainsi de 1,8%, dont +2,2% pour la clientèle française, pour atteindre 202,1 millions de nuitées. La progression est plus forte encore dans l'hôtellerie de plein air, avec une hausse de 2,9%, dont +5,1% pour la clientèle française, qui permet d'atteindre 112,9 millions de nuitées. Dans les deux cas, ce sont les hébergements haut de gamme qui bénéficient le plus de cette progression : +5,5% pour les hôtels quatre étoiles et +4,2% pour les campings quatre étoiles.
Pour leur part, les résidences de tourisme et hôtelières progressent de 2,0%, dont +3,4% pour la clientèle française. Enfin, les villages vacances, maisons familiales, auberges de jeunesse et centres sportifs sont la seule forme d'hébergement touristique à afficher un recul en 2015 (-1,2%, malgré une progression de 0,3% de la clientèle française).

Les touristes européens en recul, mais +47% pour les Chinois

Le revers de la médaille concerne en effet la clientèle étrangère. Celle-ci affiche un recul sur l'année de 0,3%, avec une très nette accélération après les attentats du 13 novembre. A l'exception des hôtels (+1,2%), ce recul concerne tous les types d'hébergement : -1,6% pour les campings, -1,9% pour les résidences de tourisme et hôtelières et -11,5% pour les villages vacances, maisons familiales, auberges de jeunesse et centres sportifs.
Ce sont les clientèles européennes les plus proches qui font défaut. Dans l'hôtellerie, par exemple, le recul est de -6,7% pour les Italiens, -2,2% pour les Belges, -1,9% pour les Allemands et -1,6% pour les Hollandais. Seuls les touristes espagnols font exception (+7,8%).
Heureusement, ces défections sont, pour partie, compensées par des clientèles plus lointaines. Dans les hôtels, les nuitées de touristes américains affichent ainsi une hausse de 4,2%, tandis que les touristes originaires d'Asie, d'Océanie et d'Australie augmentent de 13,2% et ceux originaires de Chine de... 46,6%. Autre signe de cette progression spectaculaire : les Chinois représentaient la onzième clientèle étrangère en France en 2013, la neuvième en 2014 et la septième en 2015.
Les attentats du 13 novembre ont lourdement pesé sur l'activité touristique de 2015, surtout vis-à-vis de la clientèle étrangère. Les trois premiers trimestres affichent ainsi une hausse quasi continue, malgré le net recul de la fréquentation des touristes étrangers dans les campings en août. Mais, dans les hôtels, la clientèle étrangère recule brusquement de 6,3% en novembre et de 16,5% en décembre. Sans surprise, l'agglomération parisienne est la plus touchée, avec un recul global de l'activité touristique sur l'année du fait des attentats de novembre.