Grand Paris - Les maires d'Ile-de-France rejettent les pistes ouvertes par le comité Balladur
Le conseil d'administration de l'Association des maires d'Ile-de-France (Amif) a rejeté le 16 mars la proposition du comité pour la réforme des collectivités locales sur le "Grand Paris".
Dans le rapport remis le 5 mars au président de la République au nom du comité qu'il a présidé, Edouard Balladur propose la création à partir de 2014 d'une collectivité territoriale à statut particulier en lieu et place de Paris, des départements de petite couronne et de leurs intercommunalités. Cette idée, jugée "trop brutale", ne trouve guère de partisans parmi les maires d'Ile-de-France. Claude Pernès, maire de Rosny-sous-Bois et président de l'Amif, voit dans cette idée - empruntée selon lui au sénateur Philippe Dallier, auteur en avril 2008 d'un rapport sur le Grand Paris - "un immense pas en arrière avec le presque retour au département de la Seine redessiné en 1964". Le maire de Nogent-sur-Marne, Jacques J.P. Martin, pourtant proche de la majorité présidentielle, regrette de son côté que le comité Balladur ait privilégié le "canal de l'organisation" alors qu'il aurait fallu commencer par "le canal des problèmes qu'il reste à régler". Le maire de Montfermeil, Xavier Lemoine, dit "l'urgence" qu'il y a à trouver une solution permettant notamment d'améliorer la péréquation entre les territoires franciliens. Il pointe aussi "l'effacement international de la région", un problème dont "tout le monde se moque". L'élu fait remarquer qu'aujourd'hui, "aucune intercommunalité ne porte le rayonnement international".
La proposition qu'a faite Edouard Balladur le 10 mars au Sénat, consistant à envisager la création d'une communauté urbaine, ne semble pas non plus déclencher un enthousiasme massif. "On ne voit pas bien comment on va transférer la gestion des piscines à la communauté urbaine", souligne, à titre d'exemple, le maire de Clichy-la-Garenne, Gilles Catoire.
Les élus souhaitent prendre le temps de discuter des problèmes qui se posent à l'agglomération parisienne et des solutions qui peuvent y être apportées. Au moins ce vœu semble-t-il être partagé très largement. Le syndicat d'études Paris métropole créé en novembre dernier (lire notre article du 25 novembre 2008 ), au sein duquel chaque maire détient une voix, "peut être le lieu où les collectivités inventent la méthode, le projet et les éventuelles évolutions de gouvernance", déclare Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris chargé de Paris métropole.
T.B. / Projets publics