Offre de soins - Les kinésithérapeutes signent un protocole d'accord sur la régulation de l'installation

Après les infirmiers libéraux (voir notre article ci-contre du 20 janvier 2009), c'est au tour des kinésithérapeutes de s'engager dans une démarche de meilleure répartition de leur profession sur le territoire. En signant un protocole d'accord avec l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam), les quatre syndicats de kinésithérapeutes viennent en effet de franchir une étape décisive en vue de limiter - sur le même principe que pour les infirmiers - les installations dans les zones où ils sont aujourd'hui en sur-densité. A l'inverse, ceux qui accepteront de s'implanter dans les zones sous-dotées devraient bénéficier d'un certain nombre d'avantages. Le protocole d'accord signé à la fin de la semaine dernière ne constitue toutefois qu'une première étape. Le mécanisme final est encore loin d'être arrêté et les négociations devraient se poursuivre jusqu'à la fin du mois de mars 2010. Le protocole se contente de matérialiser l'accord des parties sur cinq grands principes : amélioration de la répartition des kinés "en fonction des besoins et de l'offre globale de soins", poursuite des démarches de simplification administrative, amélioration de l'efficience de la prise en charge des soins de masso-kinésithérapie pour les placements après intervention orthopédique, développement des actions de prévention et, enfin, accompagnement de "l'évolution de la masso-kinésithérapie et sa juste rémunération". Comme les infirmiers libéraux, les kinésithérapeutes espèrent bien obtenir, en contrepartie de la régulation, une revalorisation de leurs actes.
L'enjeu de ces négociations est loin d'être négligeable en termes d'égalité d'accès aux soins sur les territoires. Au nombre de 46.000, les masseurs-kinésithérapeutes libéraux sont en effet la profession paramédicale présentant la répartition la plus déséquilibrée. Leur densité varie en effet dans un rapport de un à cinq selon les départements. Les plus fortes densités s'observent sur le pourtour méditerranéen et la côte atlantique (Morbihan et Finistère compris), en Midi-Pyrénées, en Rhône-Alpes et dans le Nord. A l'inverse, les départements comptant la plus faible densité se situent tous au nord d'une ligne Royan-Mulhouse. L'Ile-de-France est loin de figurer parmi les régions les plus favorisées.
Ce déséquilibre démographique se double d'écarts importants dans les pratiques. Selon l'assurance maladie, le nombre moyen de séances de rééducation après la pose d'une prothèse de hanche varie ainsi de 11 en Indre-et-Loire à une quarantaine sur la Côte-d'Azur. L'un des cinq axes du protocole d'accord a donc pour objet de réduire progressivement ces écarts.   

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

 

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