Economie - Les Hauts-de-Seine "amorcent la pompe" de l'économie sociale et solidaire
Le conseil général des Hauts-de-Seine organisait le 28 novembre 2011 son premier forum de l'économie sociale et solidaire à La Défense. Objectifs : "faire en sorte que les collectivités locales rencontrent des acteurs du secteur, nouer des alliances stratégiques entre les entreprises de l'économie sociale et solidaire et les entreprises classiques et avoir une démarche de Networking", explique Jean Sarkozy, vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, en charge de l'économie sociale et solidaire et de l'insertion par l'économique. Le secteur représente aujourd'hui 10% du PIB national et 12% de l'emploi salarié, soit environ 2,2 millions de salariés en France, avec un taux de création d'emploi de près de 2% supérieur à la moyenne nationale. Le conseil général s'intéresse de près à la question depuis 2009, date à laquelle un travail de réflexion a été mené, aboutissant notamment à la constitution d'un conseil départemental de l'économie sociale et solidaire, composé de dix conseillers généraux, du préfet des Hauts-de-Seine et de huit personnalités qualifiées, dont le rôle est de coordonner les actions du domaine. 6 millions d'euros de budget sont aussi consacrés depuis 2010 et pour trois ans à ce secteur, sans compter le budget de l'insertion par l'activité économique, celui de la commande publique (l'utilisation notamment de la clause sociale), ou encore la mise en place du microcrédit. Grâce à ce budget, le conseil général vient de lancer un appel à projets pour soutenir une vingtaine d'initiatives d'économie sociale et solidaire, sur un total de 80 dossiers présentés. Des initiatives qui seront aidées financièrement jusqu'à 80.000 euros.
La démarche du conseil général, qui s'inscrit dans le cadre du mois national de l'économie sociale et solidaire, est également destinée à "changer les mentalités". "Si on tient ce forum à la Défense, le temple du capitalisme classique, c'est parce qu'on a envie d'être là où on ne nous attend pas… Il y a encore certains a priori sur l'économie sociale et solidaire, une défiance vis-à-vis de ses acteurs, il faut faire tomber les murs", détaille Jean Sarkozy. Pas encore d'objectifs chiffrés pour cette politique du conseil général, qui assure pour l'heure l'accompagnement d'une vingtaine de chefs d'entreprise, susceptibles de créer chacun entre deux et cinq emplois. "Pour l'instant, on amorce la pompe", souligne le vice-président du conseil général. Une démarche saluée par Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale venue au forum. A cette occasion, la ministre a annoncé qu'une loi cadre sur l'économie sociale et solidaire était en préparation par le Conseil supérieur de l'économie sociale et solidaire. Un point d'étape est prévu sur le sujet le 8 décembre prochain.