Apprentissage - Les grandes entreprises souhaitent stabiliser le financement de l'apprentissage
Le Réseau des grandes entreprises actives dans l'apprentissage, qui regroupe une cinquantaine de grands groupes nationaux et internationaux, a présenté une série de propositions, le 15 novembre, au cours des 2es Assises de l'apprentissage organisées par la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP). Outre l'amélioration de l'image de l'apprentissage mise en œuvre par la CCIP, le réseau a suggéré un certain nombre de mesures afin de renforcer l'apprentissage comme mode de recrutement et d'anticiper sur les métiers du futur grâce à une collaboration étroite avec les CFA (centres de formation d'apprentis), mais aussi de valoriser le rôle du maître d'apprentissage au sein de son entreprise en instaurant une prime. Afin d'y parvenir, les grandes entreprises souhaitent stabiliser le financement de l'apprentissage. Pour cela, le réseau recommande de ne pas modifier les règles d'affectation de la taxe d'apprentissage, d'offrir plus de transparence sur la répartition des fonds de l'alternance et de ne pas revenir au coût réel de formation de l'apprenti. Il suggère d'abonder le financement de l'apprentissage en lui réservant le montant de la pénalité pour non-respect du quota d'embauche des jeunes dans les grandes entreprises, mais aussi de supprimer le dernier motif d'exonération de la taxe d'apprentissage pour l'accueil des stagiaires et, enfin, d'intégrer les contrats d'apprentis handicapés pour les 26-30 ans dans le calcul du quota.
Le réseau appelle par ailleurs à simplifier la réglementation en revenant à une stabilité législative et en encourageant la dématérialisation de l'enregistrement des contrats d'apprentissage et la simplification des procédures et des formalités. Il suggère, par exemple, la création d'un guichet unique pour l'enregistrement des contrats d'apprentissage et le versement de la prime.
Christine Lagarde, qui clôturait ces 2es Assises de l'apprentissage, a rappelé l'ambition de l'Etat en la matière : "Nous devons accentuer la dynamique qui s'est créée en faveur de l'apprentissage et de l'alternance et maintenir l'objectif de 500.000 jeunes apprentis d'ici à 2009 fixé par Jean-Louis Borloo en 2005." Dans sa présentation du projet de loi de finances pour 2008, la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi avait d'ailleurs annoncé le 16 octobre dernier aux parlementaires que les dispositifs d'alternance allaient être revus à la hausse en 2008, avec 285.000 contrats d'apprentissage (10.000 de plus que dans le budget 2007), et 140.000 contrats de professionnalisation (5.000 de plus que dans le budget 2007). Pour atteindre ces objectifs, l'Etat compte sur les organismes consulaires, acteurs traditionnels de l'apprentissage, et sur les grandes entreprises.
Delphine Goater