Les expérimentations sur l'arrêt du cuivre en zone très dense scrutées de près par l'Avicca
L'expérimentation du décommissionnement du réseau cuivre à Rennes et à Vanves, deux communes où il n’existe pas d’obligations de complétude pour la fibre, est suivie avec un grand intérêt par les élus.
En décembre 2022, Orange a détaillé en la liste des 162 nouvelles communes (voir notre article du 15 décembre) où le cuivre va être définitivement arrêté. Une étape décisive vers "l'industrialisation" du chantier entre 2025 et 2030 qui nécessite de prendre en compte tous les cas de figure. Et parmi ces derniers, celui des métropoles est particulièrement attendu. Situées en "zone très dense", selon le découpage de l’Arcep, elles correspondent à des grandes villes où les opérateurs ne sont soumis à aucune contrainte réglementaire de complétude des déploiements. Or sans complétude et exceptés les refus explicites, selon les règles définies par l’Arcep pour l’encadrement du décommissionnement du cuivre, il n’y a pas d’arrêt du cuivre possible.
L'Iris Insee retenu comme base de travail
L’Avicca, qui dénonce à chaque publication des statistiques de l’Arcep les retards pris dans le déploiement de la fibre dans les zones très denses, suit ce dossier de très près. Ce sont les communes de Vanves (Hauts de Seine, 17.294 logements) et l’hypercentre de Rennes (Ille-et-Vilaine, 14.241 logements sur 159.000) qui ont été choisies pour ce test grandeur nature. À Rennes, contrairement à ce qui avait été envisagé initialement, c’est finalement à l’échelle de l’Iris (îlots regroupés pour des indicateurs statistiques) que le chantier sera mené. C’est en effet l’unité statistique de référence de l’Insee qui a été privilégiée sur les zones arrière de nœuds de raccordement – concept très technique illisible pour les habitants – ou les périmètres purement administratifs (commune, arrondissement…). Un Iris habitat regroupe en général de 1.800 à 50.00 habitants et se révèle assez proche de la notion de "quartier".
N'oublier personne
Au total, sept Iris ont été sélectionnés à Rennes : Cathédrale, Hoche, Parlement, Parcheminerie-Toussaints, Liberté-Champ de Mars, Saint-Louis et Vieux Saint-Étienne. La fermeture commerciale du cuivre, date à laquelle plus aucun fournisseur d’accès à internet ne pourra proposer une offre ADSL, est programmée pour le 31 mars 2024, soit un an après le lancement officiel du chantier. Et au 30 mars 2025, la fermeture technique du réseau sera en théorie effective. Le premier objectif sera donc de compléter au plus vite les trous de couverture. Un point qui amène l’Avicca à s’interroger : "Comment les quatre opérateurs d'infrastructures vont-ils s'accorder pour compléter les trop nombreux trous de couverture FttH et ce, alors-même qu'Orange est depuis plusieurs années quasiment le seul opérateur à y déployer le FttH ?" En outre, si la fibre est présente dans la plupart des immeubles, tous les habitants ne sont pas pour autant abonnés à la fibre. Certains expriment des réticences liées à la technologie – cf. la mauvaise presse autour des "galères" de raccordement à la fibre – d’autres jugent les tarifs d’abonnement trop élevés par rapport à l’ADSL. La stratégie des opérateurs commerciaux pour convaincre les derniers récalcitrants sera donc scrutée de très près.