Changement climatique - Les élus de montagne se mobilisent contre le réchauffement
Ces vingt dernières années, le glacier Blanc, au cœur du massif des Ecrins, a reculé de plus de deux-cents mètres. Ce que tous les randonneurs observent au fil des ans a une réalité scientifique. Les études menées dans les Alpes montrent que ce massif subit de manière accrue les conséquences du réchauffement climatique. Depuis 1960, les températures ont augmenté de 1,5 degré en moyenne en montagne, a souligné Eric Brun, directeur de recherche à Météo France, lors du congrès de l'Association nationale des élus de montagne (Anem), qui se tient du 25 au 27 octobre à Plaine, dans le Bas-Rhin. Au col de Porte, à 1.320 mètres d'altitude dans le massif de la Chartreuse, l'enneigement moyen a ainsi été réduit d'un tiers sur cette même période. Après un hiver 2006-2007 catastrophique pour les petites stations de montagne, les élus de montagne ont présenté à cette occasion un rapport contenant 21 propositions pour faire face aux changements. Ils préconisent la création d'un "Observatoire du changement climatique en montagne", des mesures de soutien aux professionnels de la neige et d'aide à la mutation du secteur touristique, le développement durable des régions concernées ou encore la dynamisation de la filière bois.
Si le réchauffement est une réalité tangible, "les incertitudes sur ses modalités concrètes sont nombreuses" en montagne, où existent de très nombreux microclimats, souligne le rapport de l'Anem. Selon Christian Chartry, délégué national du service Restauration des terrains de montagne (RTM), l'une des conséquences majeures du réchauffement en montagne sera la "plus grande fréquence des événements exceptionnels", tels que les crues torrentielles ou les glissements de terrain. Luc Chatel, secrétaire d'État, chargé de la Consommation et du Tourisme, devait présenter vendredi le plan quinquennal de relance du tourisme d'hiver et d'été, promis par le président de la République.
M.T. avec AFP
