Les écosystèmes régionaux dopés par les pôles de compétitivité
Dans une étude à mi-parcours de la 3e phase de la politique des pôles de compétitivité (2013-2018), le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) constate qu'ils avaient atteint "plus des trois quarts de leurs objectifs fin 2015". Ils apparaissent comme des outils structurants pour les territoires.
Dans cette évaluation, le CGET renouvelle le constat qu'il avait fait en 2015 : les 68 pôles de compétitivité sont fortement impliqués dans l'animation des politiques régionales d'innovation. 59 pôles ont un rôle déterminant dans l'élaboration des stratégies régionales d'innovation en vue d'une spécialisation intelligente (SRI-SI) et contribuent à l'animation d'un ou plusieurs domaines de spécialisation intelligente, et 27 pôles se sont vu confier un rôle d'animation d'un domaine ou d'une filière par les conseils régionaux. Le pôle I-Trans (Hauts-de-France), spécialisé dans les systèmes de transport du futur, est ainsi "un acteur clé du projet de plateforme I-viaTIC qui accompagne les porteurs de solutions innovantes vers la démonstration – voire la mise sur le marché – de leur projet sur le territoire".
L'évaluation met également en évidence le rôle "structurant" des pôles dans les stratégies d'attractivité territoriales. Ils constituent des éléments de "la marque des territoires" (Cap Digital et la filière numérique francilienne, Aerospace Valley pour aéronautique à Toulouse…) et jouent "un rôle important d'intermédiaire entre leur écosystème et les échelons nationaux, européens et internationaux". Ils s'investissent en effet "activement" dans la promotion territoriale menée par les acteurs locaux ("Futur-en-Seine" de Cap Digital par exemple). Les pôles font aussi la promotion des territoires sur des salons nationaux ou à l'international, en lien avec Business France notamment. Ils attirent ainsi des entreprises à une échelle qui dépasse le territoire de référence du pôle. Le Pôle européen de la céramique a ainsi travaillé avec Limousin Expansion pour proposer aux entreprises qui en font la demande un accompagnement et une offre complète pour faciliter les projets d'implantation.
Accompagnement des entreprises
Plusieurs pôles profitent aussi de leur relation avec les établissements d'enseignement supérieur et de recherche pour accompagner, "voire piloter", la création d'incubateurs ou de pépinières d'entreprises innovantes généralistes ou thématiques. Enfin, certains ont fortement investi "une politique de sites": soit de sites d'excellence dédiée à leur thématique, en participant à l'animation d'un parc d'activité, soit une logique de marque unique couvrant plusieurs territoires comme Cosmetic Valley. Créée en 1994, elle s'étend aujourd'hui sur huit départements et trois régions (Centre-Val de Loire, Ile-de-France, Normandie).
Les résultats de cette évaluation devraient permettre aux pôles, en lien avec les services déconcentrés de l'Etat et les régions de "s'accorder sur les objectifs et la feuille de route de la seconde partie de la phase 3" de cette politique lancée en 2004. D'autre part, le CGET et France stratégie ont lancé une étude visant à analyser et mesurer les modèles économiques et territoriaux directs et indirects des pôles depuis leur lancement. L'objectif est d'objectiver leur apport pour les entreprises et pour les territoires.