Communication digitale - Les départements veulent en faire plus sur les réseaux sociaux
Le mercredi 1er février, l'Assemblée des départements de France a présenté, au sein des locaux de Facebook France à Paris, une étude destinée à évaluer leur présence sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, Instagram, YouTube : autant d'outils nouveaux dont de nombreux départements se saisissent. L'ADF voulait attester que les départements n'en étaient qu'aux débuts de leur mue digitale et participative.
Huit Français sur dix inscrits sur un réseau social pour, en moyenne, 1h20 de présence par jour : des données impressionnantes qui rappellent l'importance d'internet pour qui veut entrer en contact avec ses concitoyens. C'est donc tout naturellement que les départements ont développé, ces dernières années, une forte présence via des sites web propres mais aussi les réseaux sociaux les plus connus, sur lesquels aucun des 101 départements ne fait l'impasse.
De nombreux départements se distinguent
Les départements ne se contentent pas seulement d'être présents ; ils évoluent plutôt bien sur les réseaux sociaux et savent parfois épouser les tendances les plus récentes. C'est ainsi qu'au sein des différents palmarès établis par l'étude de l'ADF tout juste publiée, plus d'une vingtaine de départements différents se distinguent. Intégrée à l'échantillon, la ville de Paris valorise ses initiatives participatives et l'excellence de son fil Twitter, mais ne vient pas occulter l'inventivité des autres territoires. Le conseil départemental de la Savoie se fait remarquer pour l'excellence de ses posts sur Instagram, qui illustrent très bien ses paysages de toute beauté. Les Alpes-Maritimes ont retenu l'attention des analystes pour la qualité du site web. Le Val-de-Marne est quant à lui distingué pour la diversité de son contenu éditorial.
Passer du réseau social aux "civic techs"
Si les départements ont encore un cap à franchir, c'est celui du participatif et du conversationnel, que seule une dizaine de territoires maîtrise déjà pleinement. Afin de mieux prendre en compte les retours des usagers, il faut améliorer la réactivité sur les réseaux sociaux, mais aussi déployer des solutions de civic tech permettant de valoriser l'expression des citoyens. Très prisées par les villes, ces applis se diffusent peu à peu aux départements, à l'image de L'Eure Opinion, téléchargeable depuis la rentrée 2016, qui permet d'échanger des informations entre citoyens ou avec la collectivité.
Les élus de plus en plus sensibilisés et formés
Les canaux d'information et d'échange que sont les réseaux sociaux attirent également de plus en plus l'attention des élus ; plusieurs présidents de département avaient fait le déplacement dans les locaux de Facebook France pour se faire une idée des progrès à envisager en faveur de leur territoire. "Les nouvelles règles sur la parité conjuguées au changement de génération ont permis d'amener aux affaires des élus très sensibles à l'usage des réseaux sociaux", précise Jean-Jacques Barbaux auprès de Localtis. Président du conseil départemental de Seine-et-Marne et de l'Institut de formation des élus territoriaux, partenaire de l'événement, il identifie les réseaux sociaux comme un enjeu crucial pour former les élus de demain. "Ces outils nous permettent d'obtenir un vrai retour du terrain, d'identifier les points de blocage et de difficulté."
Les territoires ruraux tirent leur épingle du jeu
La présence des territoires sur le web s'impose donc peu à peu autant comme un enjeu d'attractivité, que de rénovation démocratique. Dans ce contexte, l'étude de l'ADF apporte une autre bonne nouvelle : on peut faire beaucoup avec peu. La qualité de la présence d'une collectivité sur les réseaux sociaux ne dépend pas forcément du budget qu'elle y consacre. L'étude a d'ailleurs permis de mettre en avant la performance de nombreux départements plutôt ruraux, faisant jeu égal ou supplantant les collectivités urbaines. Une tendance qui fait sens, quand on connaît l'importance des départements dans le maintien de la cohésion territoriale hors des grandes métropoles.