Plan Alzheimer - Les départements seront la porte d'entrée de la prise en charge médico-sociale
A l'occasion de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, le 21 septembre, Nicolas Sarkozy a présenté les grandes orientations du plan qui sera dévoilé le 2 novembre. Intervenant à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette lors de la manifestation organisée par l'association France Alzheimer, le chef de l'Etat a notamment annoncé sa volonté de créer "une porte d'entrée unique dans le système de prise en charge de cette maladie". Face à la désorientation et aux difficultés des familles après l'annonce de la maladie, il s'agit pour lui d'"une question de justice : ne pas ajouter de la douleur à la souffrance". Nicolas Sarkozy a clairement laissé entrevoir quel pourrait être ce point d'entrée, en évoquant "des plateformes de territoire, autour des conseils généraux et avec l'appui de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie" (CNSA). La mise en place de ces plateformes, chargées d'organiser la porte d'entrée unique, ne nécessiterait pas "de grande réforme institutionnelle" pour être effective.
Au-delà de ce positionnement des départements au coeur de la prise en charge, le chef de l'Etat a également annoncé d'autres orientations intéressant très directement les collectivités territoriales. Soulignant qu'"une grande partie des efforts permis par le plan serait ruinée si la question de l'attractivité de ces métiers n'était pas traitée", il affirme ainsi sa "conviction que la condition des métiers médico-sociaux doit être revalorisée". Tout en insistant sur son souci de "ne pas imposer aux gestionnaires d'établissements des mesures salariales brutales qui les fragiliseraient", il a affirmé que "des réévaluations sont possibles dans certains secteurs plus que dans d'autres", assorties de contreparties, par exemple sur la gestion des horaires de travail. Le plan Alzheimer devrait également comporter un volet important sur la formation et sur les perspectives de carrière, à travers une amélioration de la mobilité professionnelle. De même, Nicolas Sarkozy souhaite une amélioration du "continuum" de la prise en charge entre le domicile et l'établissement. Sans apporter, à ce stade, de réponses concrètes, il s'est interrogé sur les priorités de la politique d'hébergement en institution, sur la question des transports des personnes atteintes et des aidants familiaux (par exemple pour se rendre à un atelier mémoire), sur le développement de l'hébergement temporaire ou encore sur l'apport possible des progrès de la domotique. Autant de thèmes qui devraient se retrouver, le 2 novembre, dans les propositions du plan.
Parmi les autres orientations annoncées figurent notamment un important renforcement de la recherche sur la maladie d'Alzheimer - avec la probable création d'une "structure nationale de recherche" sur le modèle de l'Institut national du cancer (INCa) -, le développement de la réflexion éthique autour de cette maladie, la prise en charge des malades jeunes (environ 10.000 personnes de moins de 60 ans sur 850.000 malades) et l'éventuelle création d'un "forfait Alzheimer" pour les médecins traitants.
Jean-Noël Escudié / PCA