Schéma national vélo - Les Départements et Régions cyclables appellent l'Etat à assumer ses responsabilités
Les Départements et Régions cyclables reprochent à l'Etat de s'être désengagé du schéma national vélo. Lors de leurs 21e Rencontres qui se sont tenues le 5 octobre en Charente-Maritime, ils lui ont demandé d'en faire une des priorités des Assises de la mobilité et de la future loi d'orientation qui en découlera.
A l’occasion de leurs 21e Rencontres qui se sont tenues ce 5 octobre en Charente-Maritime, les Départements et Régions cyclables (DRC) ont appelé l’Etat à "remettre le schéma national vélo au rang des priorités partagées au service des territoires et de la mobilité". "Avec le démarrage des Assises de la mobilité, les DRC entendent bien porter l’ambition pour une France à vélo 2030, a déclaré Chrystelle Beurrier, présidente des Département et Régions cyclables. Nos orientations stratégiques sont tournées vers les grands projets utiles qui nous mobilisent tous : achever les EuroVelo en 2020 et le schéma national vélo en 2030." "Ce dernier présente un intérêt manifeste pour la transition écologique, l'égalité des citoyens, des territoires, la mobilité inclusive du quotidien, la qualité de l'air, la desserte fine des territoires, le tourisme durable et l'efficacité de l'action publique", soutiennent les DRC.
22.000 kilomètres d'itinéraires prévus en 2030
Les DRC, qui fédèrent 56 départements, 8 régions et 11 EPCI reprochent aujourd'hui à l’Etat son désengagement. "Le schéma national vélo n’a jamais été aussi vigoureux et cohérent grâce à une mobilisation croissante des territoires depuis 20 ans", soulignent-ils. Egalement désigné comme schéma national des véloroutes et voies vertes (SN3V), il représente aujourd’hui 13.600 km d’itinéraires, soit un taux de réalisation de 62%, et devrait en compter 22.000 km en 2030, rappellent-ils. "L’année 2017 a débuté sur une quantité d’ouvertures jamais égalée", appuient-ils encore.
Pourtant, dans le même temps, "ce schéma structurant n’a jamais été autant délaissé par l’Etat", estiment les DRC. Lancé par le comité interministériel d’aménagement du territoire en 1998, puis confirmé et actualisé en 2010, il a pâti de la disparition de la mission nationale des véloroutes et voies vertes en 2014 puis de la suppression de l’appui de l’Etat pour le suivi du schéma national et la représentation européenne en 2016, relèvent-ils. "Ces étapes ont marqué l’arrêt de tout soutien de l’Etat à ce schéma d’utilité publique et, par ricochet, aux collectivités", soulignent-ils.
Un rôle stratégique de la part de l'Etat
Selon eux, si les collectivités sont garantes de la réalisation des itinéraires cyclables sur leur territoire, l’Etat doit "garantir les meilleures conditions de réalisation du schéma national vélo stratégique". Ils lui demandent par conséquent d’affirmer son rôle stratégique en l’inscrivant dans la prochaine loi d’orientation des mobilités en 2018, avec un objectif d’achèvement en 2030. Ils appellent aussi l’Etat à "honorer les engagements de la France au niveau européen", le pays étant concerné par 10% d’EuroVelo, le schéma européen. "La prise en compte prioritaire des itinéraires européens est cruciale au niveau des régions et des ministères concernés pour accélérer sa réalisation à l’horizon 2020", insistent-ils. Ils demandent en outre au ministère de la Transition écologique de leur confier l’actualisation du schéma national vélo en les désignant comme centre de coordination de ce schéma. Ils souhaitent aussi que l’Etat donne consigne aux préfets de région de soutenir l’inscription des schémas régionaux cyclables dans les schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (Sraddet). Ils voudraient également que l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) puisse financer des sections emblématiques du schéma national vélo et instaurer des appels à projets ciblés d’un montant de 7 millions d’euros par an. Enfin, ils en appellent aussi à l’Etat pour qu’il aide à "favoriser une vraie complémentarité train+vélo" par un meilleur accès des vélos à bord des trains d’équilibre du territoire ou Intercités et des TGV.