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Prévention de la délinquance - Les crédits du fonds anti-délinquance sous condition

Les crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) iront en priorité aux maires qui utilisent la "boîte à outils" mise à leur disposition depuis 2007. C'est ce que prévoit la circulaire du 6 avril 2011 fixant la répartition de ces crédits pour 2011, publiée mardi par le secrétariat général du CIPD (Conseil interministériel de prévention de la délinquance). Sans surprise  - le secrétaire général du CIPD en avait récemment dévoilé la teneur devant les instances du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU) -, la circulaire accorde une large place à la vidéoprotection. Ainsi, sur les 51 millions d'euros dont dispose le FIPD en 2011, 29,7 millions viendront financer des équipements en vidéo, contre 20,9 pour les autres actions (dont 5 millions d'euros au minimum pour les collectivités). Une réserve de 3 millions d'euros doit également servir à financer de 13 bureaux d'aide aux victimes dans les tribunaux et des projets de portée nationale et des actions innovantes dans les quartiers sensibles. "La vidéo, extrêmement budgétivore, devrait être un poste à part", regrette Charles Gautier, le président du FFSU qui, comme de nombreux élus, craint que le déploiement de la vidéo se fasse au détriment d'autres actions.
Si l'enveloppe globale reste au même niveau que l'an passé, les critères d'attribution du second volet seront plus stricts. L'amendement du député-maire de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) Bernard Reynès qui prévoyait de conditionner les aides, rejeté lors des débats sur la Loppsi 2 (loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) à l'Assemblée, revient finalement par la petite porte. Comme les années passées, les crédits doivent permettre de mettre en en oeuvre la loi du 5 mars 2007 et le plan de prévention de 2009. Mais le ton est plus ferme. La loi de 2007 "doit être encouragée sans relâche", insiste la circulaire adressée par le secrétaire général du FIPD aux préfets. "Vous veillerez à donner la priorité dans la programmation aux actions proposées par les collectivités qui ont fait le choix de s'engager dans une démarche dynamique à cet égard." Parmi les outils visés : les conseils des droits et devoirs des familles (CDDF), désormais obligatoires dans toutes les communes de plus de 50.000 habitants, ou encore les cellules de citoyenneté et de tranquillité publique expérimentées dans plusieurs communes de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Un dispositif destiné à répondre aux faits de faible gravité et que le maire de Châteaurenard proposait justement d'étendre dans un rapport remis au Premier ministre fin 2010. Les élus qui ne disposeraient pas encore de ces outils seront invités à le faire dans des délais fixés avec les préfets. "Je ne connais pas beaucoup de maires qui se précipitent pour mettre en place un conseil des droits et devoirs des familles, cela risque de rester lettre morte", considère pourtant le président du FFSU.