Cinéma - Les conventions entre les collectivités et le CNC ont mobilisé 86 millions d'euros en 2010
Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a présenté, le 15 mai à Cannes, son bilan d'activité 2010, en présence de Frédéric Mitterrand. Avec 206,3 millions d'entrées en salle, l'an passé a connu un nouveau record, en atteignant un niveau de fréquentation inégalé depuis 1967, à une époque où la télévision couleur faisait encore ses premiers pas et où les ordinateurs personnels et internet n'existaient pas... Au-delà de ces bons résultats - que l'on retrouve également dans les chiffres de la production cinématographique française -, on retiendra surtout que le bilan du CNC consacre un chapitre aux relations avec les collectivités territoriales, dont la mise en place remonte à 1989. Ces relations couvrent les domaines de l'aide à la création, à la production et à l'accueil des tournages, les actions d'éducation à l'image et de diffusion culturelle ainsi que l'exploitation cinématographique. Elles se concrétisent dans des "conventions pluriannuelles de développement cinématographique et audiovisuel", conclues entre les régions et les directions régionales des affaires culturelles (Drac). Ces conventions, qui peuvent également associer des départements et des communautés de communes, sont déclinées chaque année sous forme de conventions financières. L'apport des régions se manifeste à travers leur participation à un certain nombre de dispositifs, comme "Un euro du CNC pour deux euros de la région". Sur ce point, 2010 a été une année un peu particulière puisque les conventions 2007-2009 ont finalement été prolongées jusqu'au 31 décembre 2010, à la demande de l'Association des régions de France (ARF), pour tenir compte de la tenue des élections régionales. Les nouvelles conventions triennales couvriront donc la période 2011-2013.
Vingt-cinq régions sur vingt-six
En attendant, le rapport d'activité du CNC relève qu'en 2010, le montant des engagements inscrits dans les 25 conventions en vigueur s'élève à 85,6 millions d'euros, un chiffre quasi stable par rapport à 2009 (+0,2%). Il se répartit en six grands postes. Les trois principaux sont l'éducation artistique et la diffusion culturelle (28,4 millions d'euros, dont 18,7 venant des collectivités), la production de longs-métrages cinématographiques (25,7 millions, dont 19,8 pour les collectivités) et la production audiovisuelle (20,1 millions, dont 13,6 pour les collectivités). Les trois autres postes sont nettement moins importants. Il s'agit de la production de courts-métrages (6,3 millions d'euros, dont 4,2 millions pour les collectivités), de l'accueil de tournages (2,8 millions, dont 2,7 pour les collectivités) et de l'écriture et du développement (2,4 millions, dont 2,3 pour les collectivités). Entre 2004 et 2010, le montant total annuel de ces engagements est passé de 45,6 millions d'euros à 85,6 millions, soit une hausse de 88%. En termes de couverture géographique, les conventions impliquaient 34 collectivités territoriales à la fin de 2010 : 25 régions sur 26 (seule la Martinique fait exception), 7 départements (Alpes-Maritimes, Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Haute-Savoie, Seine-Saint-Denis, Vienne), la communauté urbaine de Strasbourg et la ville de Paris.
Point important : les engagements conventionnels n'épuisent pas le champ des aides des collectivités au cinéma et à la production audiovisuelle. Pour être complet, il faudrait en effet y ajouter leur soutien financier à des associations ou organismes spécialisés - comme Centre Images, la Cité de l'image en mouvement d'Annecy (Citia), le Centre régional de ressources audiovisuelles du Nord-Pas-de-Calais (Crrav), le Pôle Image Haute-Normandie... - ou l'assistance gratuite apportée en matière d'aide aux tournages en régions.