Les contrats aidés, "un tremplin vers l'emploi non aidé"
L'expérience professionnelle acquise dans le cadre d'un contrat aidé peut s'avérer être un tremplin pour un recrutement pérenne. C'est le cas pour certains métiers, comme secrétaire ou aide à domicile, constate l'Insee.
Si l'efficacité des contrats aidés a souvent été remise en question par le gouvernement ces derniers temps, une étude de l'Insee publiée le 2 juillet 2019, en donne une autre vision. Au-delà d'une analyse des indicateurs du marché du travail en 2018, l'Insee révèle dans son étude "Emploi, chômage, revenus du travail - Édition 2019" les résultats d'un testing mené entre janvier et juillet 2018 en France métropolitaine pour évaluer l'effet d'une expérience professionnelle récente, doublée d'une éventuelle formation, sur les chances de recrutement pour des candidates fictives à des postes de secrétaire et aide à domicile. Parmi les principales conclusions : l'impact positif d'une année d'expérience professionnelle récente dans le même domaine sur les recruteurs. Ainsi, la probabilité d'être rappelées pour ces postes augmente de 1,6 point pour les postulantes à des offres de secrétaire et de 7,4 points pour les aides à domicile.
Et les résultats de l'étude valent pour toute personne ayant un profil similaire à celui des candidates fictives et s'appliquent aussi aux demandeurs d'emploi qui ont été en contrat aidé dans le métier recherché, sachant que le plus souvent ils ne mentionnent pas sur leur CV que cette expérience professionnelle a été acquise dans le cadre d'un contrat aidé. Conclusion : pour ce public, et pour certains métiers comme celui d'aide à domicile, une année d'expérience professionnelle comme celle offerte dans le cadre d'un contrat aidé représente "un tremplin vers l'emploi non aidé".
Chômage en 2018 : le taux le plus bas depuis 2009
L'accès à une formation, couplée à une expérience professionnelle est aussi "indispensable" pour augmenter significativement les chances de retrouver un emploi à la suite d'un passage en contrat aidé, notamment pour certains métiers comme celui de secrétaire.
"Les candidates ayant travaillé l’année précédente et reçu une formation, certifiante ou non, améliorent de 2,2 points leurs chances d’être rappelées par rapport à celles n’ayant pas travaillé", précise l'étude. À l'inverse, pour le métier d’aide à domicile, le fait d’avoir suivi une formation au cours du dernier emploi ne semble pas influencer de manière significative les recruteurs.
Au-delà de ces constats, l'Insee indique que le marché du travail reprend des couleurs en 2018, le chômage étant en diminution pour la troisième année consécutive à 9,1% de la population active moyenne annuelle, soit 2,7 millions de personnes, son plus bas niveau depuis 2009. La baisse est toutefois moindre qu'en 2017 et le taux de chômage de 201 reste supérieur de 1,7 point à son niveau de 2008. Et le risque de chômage reste élevé en phase d'insertion professionnelle : 17% de chômeurs chez les actifs ayant terminé leurs études depuis un à quatre ans, contre 11,8% chez les actifs sortis de leur formation initiale depuis cinq à dix ans, et 7,3% pour les actifs sortis depuis onze ans et plus.
Enfin, le coût du travail augmente à nouveau en 2018, du fait des modifications ou fins de dispositifs tels que le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) dont le taux est passé de 7 à 6% en métropole, et les sorties du dispositif de primes à l'embauche dans les PME.