Malgré un taux de chômage en baisse, 20% des jeunes sont pauvres en France
À partir de chiffres datant de 2014 à 2019, l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) dresse un panorama de la situation des jeunes. Ces "chiffres clés de la jeunesse 2019" révèlent notamment que 20% des jeunes de moins de 30 ans ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté et que 11,1% n'ont pas un niveau de vie considéré comme acceptable.
Conditions de vie, emploi, santé, loisirs, engagement citoyen… l'étude de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) publiée le 22 mars 2019 offre un panorama complet sur la situation des jeunes, à partir de données s'étalant entre 2014 et 2019. Ces jeunes, entre 15 et 29 ans, sont au nombre de 11,7 millions au 1er janvier 2019, soit 17,4% de la population totale, avec une projection de 16,2% en 2050. Leur poids est toutefois différent selon les départements : plus présents au nord, notamment dans les départements du Nord (entre 18,9 et 23,4%), du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Oise, de la Seine-Maritime, mais aussi autour de Paris (Essonne et Val d'Oise), à l'est (Bas-Rhin, Meurthe-et-Moselle) et en Gironde, Haute-Garonne et Rhône.
À l'inverse, dans les départements comme la Nièvre, l'Indre, la Creuse, ou encore le Cantal, l'Aveyron et le Lot, les Landes, le Gers, l'Ariège et les Alpes-de-Haute-Provence, les jeunes sont sous-représentés (entre 12,5% et 13,8% de la population).
Les conditions de vie des jeunes sont elles aussi inégales selon les territoires. En 2015, 20% des jeunes de moins de 30 ans ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (l'équivalent monétaire de 1.015 euros par mois), soit 4,5 millions de jeunes, et 11,1% en 2016 n'ont pas un niveau de vie considéré comme acceptable. Mais les taux de pauvreté des ménages dont le référent fiscal a moins de trente ans se concentrent surtout au nord (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne, Ardennes, Marne, Aube), à l'est (Meurthe-et-Moselle et Vosges et, dans une moindre mesure, Moselle, Meuse, Haute-Marne et Haute-Saône), au centre (Nièvre, Allier, Haute-Vienne, Dordogne), dans le sud, des Hautes-Pyrénées aux Bouches-du-Rhône et en Corse. Les départements tels que le Finistère, le Morbihan, les Côtes d'Armor, ceux autour de Paris ou encore ceux au centre-est (Jura, Saône-et-Loire, Ain) ont en revanche un taux de pauvreté inférieur ou égal à 20,5%.
Un taux de chômage des jeunes qui s'améliore
Autres informations données par l'étude : en 2017, 16,5% des actifs âgés de 15 à 29 ans sont au chômage, soit 8,8% de l'ensemble des jeunes. Un taux de chômage qui, après une période d'augmentation, a tendance à diminuer ces dernières années, depuis 2015. Les derniers chiffres de l'Insee, publiés le 14 février 2019, vont dans ce sens : si le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans s'établissait à 20,5% au dernier trimestre 2017 il a baissé jusqu'à 18,8% au dernier trimestre 2018. D'après les économistes, la baisse du taux global de chômage observée en février 2019 s'explique principalement par celle du taux de chômage des jeunes, repassé sous la barre des 20%, une première depuis 2008.
En 2017, 13,9% des 15-29 ans ne sont ni en emploi ni en formation. Une proportion qui monte jusqu'à 18,7% dans la tranche d'âge de 25 à 29 ans. Le taux de chômage est logiquement plus important pour les jeunes qui n'ont pas de diplôme : un à quatre ans après la fin des études initiales, il atteint en 2017 48,4% pour les non-diplômés, contre 24,1% pour les étudiants de niveau secondaire, et 8,8% de niveau supérieur. Or, en 2016, 8,8% des jeunes de 18 à 24 ans n'ont pas de diplôme et ne sont pas en formation.
Le taux d'emploi s'élève quant à lui à 44,6% en 2017 pour les jeunes de 15 à 29 ans, contre 65,2% pour les 15-64 ans. Et au 31 décembre 2016, 28,1% des emplois occupés par les jeunes de moins de 26 ans sont des emplois aidés.
L'institut s'intéresse aussi à l'engagement des jeunes, avec 36% d'entre eux qui participent aux activités d'une association en 2018, principalement dans le sport, la culture ou les loisirs, 43% qui ont signé une pétition ou défendu une cause et 15% qui ont participé à une manifestation. En 2017, ils sont 79.157 à avoir débuté une mission de service civique.
Et l'Injep fait le tour des autres problématiques : santé (89% se déclarent en très bonne ou bonne santé), mariage (32,9 ans en moyenne pour les hommes, 31,2 ans pour les femmes) et premier enfant (28,5 ans en moyenne, soit 4,3 ans de plus qu'en 1967).