Les communes touristiques affichent une bonne santé financière
Selon la direction générale des collectivités locales, les finances des communes touristiques françaises se portent bien. Une situation qui est même accentuée pour les communes touristiques de montagne.
Les communes touristiques sont des communes à part d'un point de vue financier et fiscal et, dans cet ensemble, les communes touristiques de montagne se distinguent particulièrement, montre le Bulletin d'information statistique de la DGCL (direction générale des collectivités locales) d'octobre 2023.
"Communes touristiques" ? Pour la DGCL, il s'agit des 10% des communes françaises – soit 3.500 au total – possédant le plus de lits d'hôtels ou de résidences secondaires rapportés à leur population. Une définition plus large que celle du code du tourisme. Un trait domine cependant dans les deux cas : les communes touristiques sont souvent de petite taille et situées dans les zones littorales et de montagne.
Moins d'impôts, plus de concours de l'État
Côté revenus, les communes touristiques bénéficient de recettes de fonctionnement plus élevées que les autres : 1.372 euros par habitant pour les communes touristiques de montagne et 1.248 euros pour les communes touristiques hors montagne, contre 1.166 euros pour les communes non touristiques.
La part des impôts et taxes dans les recettes de fonctionnement est sensiblement plus faible pour les communes touristiques de montagne (55%) que pour les autres types de communes (64%), et ce malgré la taxe de séjour (4.500 euros en moyenne pour 100 habitants en 2022 côté communes touristiques, contre moins de 500 euros pour les autres communes).
En revanche, les communes touristiques de montagne ont une part plus importante provenant des concours de l'État (21%, contre moins de 19% pour les autres types de communes) et d'autres recettes de fonctionnement (11%, contre moins de 6%). Une différence "due à la faible taille moyenne des communes touristiques".
Des dépenses orientées vers les transports
Les communes touristiques se distinguent encore par des dépenses de fonctionnement supérieures à celles des autres communes : 1.011 euros par habitant, contre 986 euros. Une différence encore accentuée pour celles classées en zone de montagne. Les dépenses de fonctionnement par habitant sont par exemple de 24% plus élevées dans les 750 communes touristiques de montagne de moins de 100 habitants que dans les communes de même strate ailleurs en France, pointe la DGCL.
La structure des dépenses de fonctionnement distingue également les communes touristiques des autres : la part des dépenses d'intervention (subventions à des organismes publics ou à des associations) s'élève à 18%, contre 10% dans les autres communes. Les dépenses en développement touristique y sont, sans surprise, bien plus importantes : 71 euros par habitant pour les communes touristiques de montagne, 37 euros pour les communes touristiques hors montagne et moins de 10 euros pour les communes non touristiques. Autre singularité : les dépenses de fonctionnement liées aux transports, routes et voiries se montent à 132 euros par habitant dans les communes touristiques de montagne, contre, par exemple, 54 euros dans les communes non touristiques de montagne. On note par ailleurs des dépenses de fonctionnement consacrées à la sécurité et la salubrité publiques deux fois plus élevées dans les communes touristiques de montagne que dans les autres communes. En revanche, la part des dépenses consacrées aux frais de personnel est moins importante dans les communes touristiques.
Quant aux dépenses d'investissement – qui s'établissent à 540 euros par habitant pour les communes touristiques de montagne contre moins de 393 euros pour les autres communes –, elles sont également orientées vers les transports : les communes touristiques de montagne de moins de 20.000 habitants y investissent deux fois plus que le reste des communes de la même strate. En outre, elles investissent trois fois plus dans les équipements sportifs.
Taux d'épargne élevé
Recettes supérieures d'un côté, dépenses plus importantes de l'autre… quelle est, au final, la situation financière globale des communes touristiques ? la DGCL nous indique que le taux d'épargne brute des communes touristiques est plus élevé que celui des autres communes, tout comme leurs indicateurs d'autofinancement de l'investissement ainsi que leur délai de désendettement, et ce, malgré un endettement un peu plus élevé.
Ici encore, les communes touristiques de montagne sont, selon l'étude, "dans une situation financière favorable" : "L'épargne brute, différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement, est, en définitive, plus élevée pour les communes touristiques notamment de montagne. Pour ces dernières, l'épargne brute s'élève à 313 euros par habitant, contre 263 euros pour les communes touristiques hors montagne et moins de 200 euros pour les communes non touristiques."
Toutes les communes touristiques sont-elles en aussi bonne posture financière ? Pas tout à fait. Selon la DGCL, il est une catégorie qui se porte moins bien : il s'agit des 184 communes touristiques de petite taille, dont la population est moins aisée, situées en territoire de montagne ou rural à habitat très dispersé. Leur caractéristique ? Elles se livrent à des "investissements très élevés" tout en ayant de "très faible taux d'autofinancement", ce qui entraîne un "très fort endettement". Autant de paramètres qui, pour la DGCL "entraîne une situation dégradée de leur endettement". Heureusement, conclut l'étude, "cette situation dégradée ne dure pas".