Innovation - Les collectivités ont intérêt à aider les PME à s'impliquer dans les pôles de compétitivité
Alors que s'organise ce 9 novembre la troisième édition du Forum des pôles de compétitivité à Sophia Antipolis sur le thème "PME et pôles de compétitivité : une réalité à renforcer", Jean-Pierre Mascarelli, conseiller général des Alpes-Maritimes, explique l'importance des PME dans les pôles du point de vue des collectivités territoriales.
Localtis : Quel intérêt les collectivités ont-elles à soutenir les PME dans les pôles de compétitivité ?
Jean-Pierre Mascarelli : Le tissu industriel d'un département est fait de nombreuses PME et TPE. L'expérience montre que les grands comptes sont souvent fragiles : leur siège peut décider du jour au lendemain de délocaliser leurs sites de production. La situation est alors sauvée par les PME qui se créent par essaimage. C'est ce qui nous est arrivé à Sophia Antipolis, au moment de l'éclatement de la bulle internet dans les années 2000. Nous avons alors pris conscience de l'importance de favoriser le développement des PME sur notre territoire.
Concrètement, y a-t-il de nombreuses PME impliquées dans les pôles dans votre département ?
L'un des grands pôles implantés sur notre territoire, le pôle SCS (Solutions communicantes sécurisées) mélange la carpe et le lapin. D'un côté, la carpe, les grandes entreprise aixoises qui ont vu dans ce pôle le moyen de récupérer encore davantage d'argent public. De l'autre, le lapin, les petites entreprises qui ont vu l'occasion de se développer et de s'étendre vers l'extérieur. Autre exemple : le pôle Pass (Parfums, arômes, saveurs, senteurs) a donné naissance à une PME, Immunosearch, un laboratoire dont le but est de proposer des méthodes alternatives pour définir des nouvelles normes applicables dans le domaine de la parfumerie, de la cosmétique et des arômes.
Comment les collectivités peuvent-elles aider les PME à s'impliquer dans les pôles ?
Le premier moyen est le soutien financier. Dans notre cas, la stratégie était claire : nous avons décidé de financer exclusivement les projets qui incluaient des PME. D'autres collectivités n'ont pas le même réflexe. Faire participer des PME, c'est pourtant l'esprit fondateur des pôles.
Quel bilan tirez-vous des pôles de compétitivité ?
Le bilan est très positif mais ce n'est pas aussi rapide que nous le souhaitions. Il faut dire que les pôles sur notre territoire sont très gros et c'est souvent difficile d'accoucher de projets qui nécessitent d'énormes investissements, qui se chiffrent en dizaines de millions d'euros.
Propos recueillis par Emilie Zapalski