Santé - Les collectivités invitées à financer une maison des adolescents dans chaque département

François Fillon a visité, le 23 avril, la Maison de Solenn, maison des adolescents créée en 2004 par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris sous l'impulsion du professeur Marcel Ruffo. Ce type de structures - au nombre d'une quarantaine à la fin de l'an dernier - reçoit des jeunes de 12 à 19 ans en grande souffrance et assure leur prise en charge médicale et psychologique, en ambulatoire ou en hospitalisation, y compris pour des pathologies lourdes comme l'anorexie. Le Premier ministre a été accueilli par Bernadette Chirac qui, en sa qualité de présidente de la fondation Hôpitaux de Paris-hôpitaux de France, a largement contribué au financement de cette maison grâce aux fonds récoltés par l'opération "pièces jaunes".
A cette occasion, il a confirmé l'objectif que chaque département dispose d'au moins une maison des adolescents à l'horizon 2010. Il a également annoncé que chaque jeune de 16 à 25 ans pourrait, à partir de 2009, bénéficier d'une consultation gratuite auprès d'un médecin généraliste de son choix, "sans avoir besoin de passer par qui que ce soit".
Le principe de ces deux mesures figurait déjà dans le plan "santé jeunes" présenté au Conseil des ministres du 27 février dernier. Mais le Premier ministre a apporté des précisions sur le financement des maisons des adolescents. Il a en effet annoncé la mise en place d'un cofinancement par l'Etat, les départements et - fait nouveau pour des établissements à caractère sanitaire - "la générosité des Français". Sur ce dernier point, il s'agit en l'occurrence de s'inspirer de l'exemple de la Maison de Solenn, dont l'investissement a été financé essentiellement sur fonds privés.
Plusieurs collectivités territoriales n'ont pas attendu l'annonce de la généralisation des maisons des adolescents pour se lancer dans de tels projets. En mars 2007 par exemple, une structure de ce type a ouvert à Nantes. Son financement associait, sous la forme d'un groupement d'intérêt public (GIP), l'Etat (27% de la subvention), le département de la Loire-Atlantique (31%), l'Union régionale des caisses d'assurance maladie (20%), la ville de Nantes (10%), Nantes métropole (10%) et la région Pays-de-la-Loire (2%). Au total, les collectivités ont ainsi financé 53% du projet. Si l'intérêt des maisons des adolescents n'est pas contestable - la Défenseure des enfants demandait leur généralisation dans son dernier rapport annuel -, l'annonce faite par le Premier ministre confirme que l'Etat n'hésite pas à généraliser des modes de financement dans lesquels des collectivités se sont engagées à titre expérimental.

 

Jean-Noël Escudié / PCA 

 

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