Les bénéficiaires du RSA non-inscrits à France Travail, une population "hétérogène"
Selon l’Insee, 44,9% des bénéficiaires du RSA déclaraient être inscrits à France Travail au second semestre 2024. Leurs données montrent l’hétérogénéité des situations parmi les non-inscrits à France Travail, pouvant être inactifs ou déjà en emploi.

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Quelle est la situation des bénéficiaires du RSA vis-à-vis du marché du travail ? Dans une étude publiée jeudi 24 avril et après avoir amélioré ses outils de mesure statistiques, l’Insee livre ses propres estimations, et explore les différences entre inscrits et non-inscrits à France Travail, alors que se met en place l’inscription automatique de l’ensemble des bénéficiaires de ce minima social.
Peu "d’inactifs" chez les inscrits à France Travail
Au second semestre 2024, environ 5,7 % des personnes de 15-64 ans vivant en logement ordinaire étaient bénéficiaires du RSA, c’est-à-dire vivent dans un ménage où au moins une personne est allocataire du RSA. Parmi elles, 44,9% étaient déjà inscrites à France Travail. Ces inscrits "forment une population relativement homogène vis-à-vis de la situation d’activité : ils sont plutôt proches du marché du travail mais très souvent contraints dans leur offre de travail (en situation de sous-emploi, au chômage ou dans son halo)", explique l’Insee.
Ainsi, 84,3% des bénéficiaires du RSA étant au chômage sont déjà inscrits à France Travail, dévoile l’Insee. C’est le cas aussi de 63,3% de ceux qui sont dans le "halo" du chômage, c’est-à-dire souhaitant travailler mais sans être disponibles dans les deux semaines ou n’ayant pas effectué de démarche active de recherche d’emploi. Ainsi, "parmi les bénéficiaires du RSA inscrits à France Travail la part des actifs au sens large est de 82,7%, proche de celle des non bénéficiaires (79,9%)", observe l’Insee. 20,4% des inscrits sont aussi en emploi, dont 4,3% en CDI et 9,2% en temps complet.
Des non-inscrits inactifs, en étude, ou déjà en emploi
Alors que l’inscription automatique de tous les bénéficiaires se met en place, les statistiques de l’Insee donnent aussi à voir l’hétérogénéité des profils et situations qui seront enregistrés dans le cadre des nouvelles procédures d’orientation. Il y a d’un côté les bénéficiaires du RSA inactifs, qui étaient 21,7% à s’inscrire à France Travail au second semestre 2024 : un taux tout de même trois fois plus élevé que parmi tous les inactifs, relève l’Insee. Parmi les BRSA non-inscrits et inactifs, 19,4% le sont parce qu’ils suivent des études ou une formation. "Il peut s’agir ici de jeunes vivant dans un ménage bénéficiaire du RSA, sans que le jeune en question en soit directement l’allocataire", explique l’Insee. On retrouve ensuite les freins classiques : 18,6% sont inactifs en raison de problèmes d’invalidité ou de santé et 16,2% pour raisons familiales, des taux plus élevés que parmi les bénéficiaires du RSA inscrits à France Travail. 3,2% sont proches de la retraite. Enfin, 1,5% ont quitté le marché du travail par découragement.
Mais il y a, de l’autre côté, les bénéficiaires du RSA non-inscrits mais déjà en emploi. Environ 65% ne sont pas inscrits à France Travail. "Les non-inscrits à France Travail sont plus fréquemment en emploi, et bénéficient aussi plus souvent de contrats à durée indéterminée", observe l’Insee. 17,7% d’entre eux sont en CDI, 21,7% à temps complet, et 9,3% à temps partiel.