Prévention - Les associations d'aide aux victimes en difficulté
"La coordination et la complémentarité" des financements des associations d'aide aux victimes "sont relativement mal assurées, ce qui conduit à une méconnaissance de la réalité de la situation financière des associations par les autorités judiciaires", estime la Cour des comptes dans son rapport annuel publié mercredi 9 février. Le réseau de l'aide aux victimes regroupe près de 180 associations, adhérentes à de grandes fédérations, dont la principale est l'Inavem (institut national d'aide aux victimes et de médiation), rappellent les magistrats, qui pointent au passage un maillage territorial "incomplet et inégal". Or "depuis 2009, les collectivités locales se sont retirées, partiellement sinon en totalité, du subventionnement". "La perspective d'une baisse d'environ 10% de la dotation du ministère de la Justice destinée aux associations renforce l'incertitude", poursuit la cour, qui se réfère au budget 2012. Cette incertitude financière, accentuée encore par le retrait du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) de l'aide aux victimes, a déjà conduit certaines associations à mettre la clé sous la porte, comme le montre le Conseil national des villes (CNV) dans une analyse de l'évolution des politiques de prévention de la délinquance, datée du 19 janvier 2012. "L'année dernière, les associations menaçaient de fermer leurs portes et maintenant elles les ferment", peut-on y lire.
Pour autant, dans sa réponse à la Cour des comptes, la Chancellerie réfute ces critiques et affirme qu'en 2011," 98.000 euros de dotations complémentaires ont été versés à 24 associations en difficulté".
La Cour relève par ailleurs que l'attribution de la gestion de la plateforme téléphonique "08 Victimes" à l'Inavem "n'a pas fait l'objet d'une procédure de mise en concurrence et de passation d'un marché public". Ce à quoi le ministre de la Justice répond que l'Inavem a été informée "de la mise en oeuvre pour cette action d'une procédure de mise en concurrence en vue de la conclusion d'un marché public avant le 1er janvier 2013". Il indique par ailleurs que les bureaux d'aide aux victimes vont être généralisés dans tous les tribunaux de grande instance. 140 bureaux doivent ainsi être créés, pour un coût de fonctionnement annuel total estimé à 2,8 millions d'euros.