Les associations culturelles sont plus dépendantes aux subventions publiques

Une étude de la Deps (ministère de la Culture) dresse le portrait des associations culturelles en France, un secteur aux moyens limités, moins souvent aidé par la puissance publique mais où les subventions - principalement celles des collectivités - pèsent plus lourdement qu'ailleurs dans les budgets.

Elles sont plus présentes dans les grandes villes, ont des ressources financières plus limitées que les autres associations et dépendent davantage des subventions publiques. C'est ainsi qu'apparaissent les associations culturelles dans une étude du département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (Deps) du ministère de la Culture, publiée le 3 octobre. 

Le premier constat porte sur l'importance du secteur : les 289.000 associations culturelles (chiffres de 2018) représentent 23% de l'ensemble des associations. Parmi elles, 24% se consacrent à la musique, 20% sont pluridisciplinaires, 10% relèvent de l'enseignement artistique, 10% du patrimoine, le reste étant réparti entre le théâtre, la danse, les arts visuels, les industries culturelles, etc.

Parmi les particularités des associations culturelles, on note qu'elles sont un peu plus présentes que les autres associations dans les grandes villes (plus de 100.000 habitants) et dans les villes moyennes (10.000 à 100.000 habitants), et moins dans les communes de 1.000 à 10.000 habitants et de moins de 1.000 habitants.

Éligibilité aux subventions

Autre particularité des associations culturelles : si elles rassemblent 14,7 millions de membres, leur nombre moyen d'adhérents est largement inférieur à celui de l'ensemble du secteur (51 contre 133). Les arts visuels, le théâtre ou la musique se distinguent par un nombre d'adhérents particulièrement faible, ce que la Deps explique par le fait que les compagnies et orchestres adoptent parfois le statut d'association à but non lucratif – alors qu'elles vendent des spectacles sans proposer d'adhésions –, notamment en raison d'une "éligibilité plus grande aux subventions publiques".

Ce qui distingue encore les associations culturelles est le niveau de leurs ressources financières, "bien plus limitées que dans l'ensemble du secteur associatif". Elles disposent d'un budget moyen inférieur à 25.000 euros, contre 98.000 pour les associations tous secteurs confondus. De plus, 79% de ces ressources se concentrent chez les 14% d'associations culturelles qui emploient au moins un salarié. Les associations culturelles ont en effet plus que les autres recours au bénévolat, notamment dans les villages et les petites villes.

Le bloc communal en première ligne

Enfin, les associations culturelles bénéficient proportionnellement plus que les autres des subventions publiques. Celles-ci représentent en moyenne 33% de leur budget, pour seulement 17% du budget de l'ensemble des associations. Chez celles qui emploient au moins un salarié, les subventions publiques vont jusqu'à représenter 36% du budget. Ces subventions aux associations culturelles proviennent pour les deux tiers des collectivités territoriales, et 60% de celles qui sont subventionnées le sont uniquement par une commune ou une intercommunalité, tandis que les dotations de l'État, des organismes sociaux et de l'Union européenne pèsent moins qu'ailleurs. Toutefois, tempère la Deps, seules 32% des associations culturelles sont subventionnées, contre 37% pour l'ensemble des associations. 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis