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Les aides-soignants à l'hôpital ou en Ehpad pourront réaliser des "soins courants de la vie quotidienne"

Après les infirmiers, le mécanisme de la délégation de soins gagne les aides-soignants. Un décret du 23 juillet 2021, "relatif à la réalisation de certains actes professionnels par les infirmiers et d'autres professionnels de santé", modifie en effet la répartition des rôles entre différentes catégories de professionnels de santé. Sa principale disposition prévoit que "l'infirmier ou l'infirmière peut également confier à l'aide-soignant ou l'auxiliaire de puériculture la réalisation, le cas échéant en dehors de sa présence, de soins courants de la vie quotidienne, définis comme des soins liés à un état de santé stabilisé ou à une pathologie chronique stabilisée et qui pourraient être réalisés par la personne elle-même si elle était autonome ou par un aidant".

Cette disposition va plus loin que celle (maintenue et légèrement aménagée par le décret du 23 juillet) prévoyant que "lorsque les actes accomplis et les soins dispensés relevant de son rôle propre sont dispensés dans un établissement ou un service à domicile à caractère sanitaire, social ou médicosocial, l'infirmier ou l'infirmière peut, sous sa responsabilité, les assurer avec la collaboration d'aides-soignants, d'auxiliaires de puériculture ou d'accompagnants éducatifs et sociaux qu'il encadre et dans les limites respectives de la qualification reconnue à chacun du fait de sa formation".

Par ailleurs, le décret du 23 juillet allonge la liste des actes et soins que l'infirmier ou l'infirmière accomplit "dans le cadre de son rôle propre", portant ainsi à 44 le nombre de ces items listés à l'article R.4311-5 du code de la santé publique.

Cette extension du rôle des aides-soignants reste très limitée et encadré. Le texte initial était d'ailleurs plus ambitieux dans les délégations faites aux aides-soignants, mais il s'est heurté aux vives réticences de l'Ordre et des syndicats infirmiers. Cette extension s'inscrit néanmoins dans un mouvement d'ensemble, marqué en particulier par la refonte du DEAS, le diplôme d'État d'aide-soignant. Celle-ci s'est matérialisée par un arrêté du 10 juin 2021 définissant les nouveaux référentiels de formation et de certification. La formation passe notamment de 41 à 44 semaines. Enfin, il ne faut pas oublier que les aides-soignants bénéficient, comme les autres personnels soignants, des améliorations de salaires et de carrières mises en place par le Ségur de la santé. 

La revalorisation de ce métier – qui joue un rôle important, notamment en Ehpad où les infirmières sont peu nombreuses – était devenue clairement indispensable. Une récente étude de la Drees sur les difficultés de recrutement de cette profession montre ainsi que les candidats au concours d'entrée d'aide-soignant ont reculé de 42% depuis 2014 (voir notre article du 13 janvier 2020).

Référence : décret n°2021-980 du 23 juillet 2021 relatif à la réalisation de certains actes professionnels par les infirmiers et d'autres professionnels de santé (Journal officiel du 25 juillet 2021).
 

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