Les acteurs de la culture dénoncent des interdictions de festivals durant les Jeux olympiques
On pensait l'affaire réglée. Elle ne l'est visiblement pas : un collectif de défense des festivités populaires et culturelles de France – qui réunit trente deux organisations, dont l'Association des maires de France (AMF), l'Association des maires ruraux de France (AMRF) et la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC) – a exprimé dans un communiqué du 16 janvier "sa plus vive inquiétude devant une recrudescence des interdictions par certains préfets, d'événements festifs et culturels programmés entre juin et septembre 2024".
En cause : la tenue des Jeux olympiques en France et l'importante mobilisation des forces de l'ordre qu'ils vont entraîner, cet été, au détriment de nombreuses manifestations culturelles. À l'automne 2022, le ministre de l'Intérieur avait annoncé que de grands événements culturels seraient annulés ou reportés durant les Jeux. Devant l'inquiétude des acteurs culturels, une circulaire interministérielle du 13 décembre 2022 indiquait que les évènements ne nécessitant que le recours à des moyens locaux de forces de sécurité intérieure et ne mobilisant habituellement pas d'unités de force mobile auraient vocation être maintenus.
Or, déplorent les signataires du communiqué, "sans que cette énumération soit exhaustive", des décisions d'annulation sont déjà recensées dans l'Ain, l'Indre-et-Loire, le Gard, l'Ardèche, l'Aude, la Moselle et le Bas-Rhin au motif d'"un risque de manque de forces de police et de gendarmerie", alors même que, selon eux, "les évènements populaires visés ne nécessitent pas le recours à des forces de sécurité et concernent aussi bien des villes que des villages de quelques centaines d'habitants".
Pour les organisations concernées, ces interdictions "viennent fragiliser un secteur pourtant essentiel qui risque de nouveau d'être sacrifié". Elles en appellent à "des directives nationales claires, visant à privilégier le maintien de toutes les festivités pour lesquelles la présence permanente des forces de sécurité intérieure n'est pas impérative" et à la "mise en place au plus vite d'une réelle concertation associant l'ensemble des parties prenantes".