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Culture - Les acteurs culturels lancent leur "bataille du printemps"

Le 29 mars ayant été décrété "journée de mobilisation" par la CGT-spectacle et le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), les milieux du spectacle vivant et de la création devraient lancer dans plusieurs villes leur "bataille du printemps". Des rassemblements sont prévus, ce jour, notamment à Nantes, Lyon et Bordeaux, et une manifestation nationale a rassemblé près de 2.500 personnes à Paris. Les professionnels craignent en effet que les départements et régions perdent la possibilité d'intervenir dans le champ de la culture, qui ne fait pas partie de leurs prérogatives de base et ce malgré les déclarations du président de la République. "Toutes les collectivités, des communes aux régions en passant par les intercommunalités et les départements, continueront à exercer leur compétence culturelle après le vote de la loi réformant les responsabilités des collectivités territoriales," a-t-il affirmé le 7 janvier à la Cité de la musique de Paris, lors de la cérémonie des vœux 2010 (lire ci-contre : "Nicolas Sarkozy veut "tordre le cou" à la rumeur sur la suppression de la compétence culturelle").

Les gens du spectacle se disent également préoccupés par la suppression de la taxe professionnelle et certains transferts de charges non compensés de l'Etat vers les collectivités, et des départements ont clamé leurs inquiétudes. Ainsi, "le conseil général d'Ille-et-Vilaine, pourtant de gauche, a décidé d'enlever 20% à toutes les associations culturelles et sportives, avant même que la réforme soit mise en route", déplore François Le Pillouër, président du Syndeac et directeur du Théâtre national de Bretagne de Rennes. En Seine-Saint-Denis, la pétition "la culture en danger", lancée en décembre à Bobigny, a atteint les 30.000 signatures. Initiée par le président du conseil général Claude Bartolone et le sénateur de la Seine-Saint-Denis Jack Ralite, elle a rapidement dépassé le cadre de ce département. Accusé de vouloir asphyxier le secteur par cette "contre-réforme" territoriale, selon l'expression du Syndeac (lire ci-contre : "La tension monte chez les acteurs culturels"), l'Etat est aussi en ligne de mire pour la "stagnation-régression" de ses subventions depuis des années. Les professionnels s'inquiètent aussi de la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui, après s'être attaquée à l'administration du ministère de la Culture, devrait concerner les institutions subventionnées par l'Etat. "On sait que 30 départements seront en difficulté en 2010 et ne pourront plus subventionner la culture à la même hauteur qu'avant", a déploré, ce 29 mars, François Le Pillouër.

Dans un communiqué du 26 mars, l'Assemblée des départements de France (ADF) rappelle que "75% du financement public de la Culture en France est assuré [sic] par les collectivités territoriales". Participant à cette journée d'action, l’ADF demande que "la capacité d’intervention des collectivités territoriales dans les secteurs culturels, sportifs et associatifs soit préservée dans le projet de loi sur la réforme des collectivités". Une délégation de manifestants devait être reçue par des sénateurs, avant une assemblée générale en soirée au Théâtre de l'Odéon, à Paris.


Catherine Ficat