Les 14 propositions de la Fnadir en faveur de la qualité dans l’apprentissage
La Fédération nationale des directeurs de centres de formation d’apprentis (Fnadir) a présenté à la ministre chargé de l’enseignement et de la formation professionnels, Carole Grandjean, 14 propositions en faveur du renforcement de la qualité dans l’apprentissage.
Invitée du dernier conseil d'administration de la Fnadir qui s'est tenu mardi 14 mars, la ministre en charge de l'enseignement et de la formation professionnels, Carole Grandjean, a eu la primeur des 14 propositions de la fédération des directeurs de CFA pour "renforcer la qualité dans l'apprentissage". Car si l'objectif quantitatif qui vise à atteindre pour la fin du quinquennat le chiffre de 1 million d'apprentis est partagé, il ne doit pas l'être au détriment de la qualité, rappelle le président de la Fnadir, Pascal Picault.
Parmi ses 14 propositions, la Fnadir défend l'idée de faire descendre le taux de rupture nette des contrats d'apprentissage, actuellement proche de 20%, à 5% d'ici 2027. Un objectif qualifié de "cause nationale" et pour lequel il existe des leviers qui ne dépendent pas tous, loin de là, des CFA eux-mêmes : "Au sein de cette relation contractuelle entre l'apprenti et l'entreprise, nous sommes un acteur de la formation à qui les entreprises confient leurs apprentis", rappelle Pascal Picault. Un acteur qui dispose finalement de peu de marges de manœuvre "lorsque ça se passe mal", plaide le président de la Fnadir. "Dans 90% des cas, la pierre est dans le jardin de l'entreprise et nous essayons d'agir comme médiateur, soit pour éviter cette rupture, soit pour accompagner le jeune dans sa recherche d'un nouveau contrat." Sur ce sujet, "les Opco sont très intéressés par le travail que nous menons", assure Pascal Picault qui évoque des points de convergence avec l'ensemble des acteurs publics.
La Fnadir travaille à l'élaboration d'une "charte qualité de l'apprentissage"
Pour atteindre cet objectif ambitieux, la Fnadir propose "l'inscription de la qualité de suivi de l'apprenti dans la performance sociale de l'entreprise". Dit autrement, les entreprises doivent faire des efforts pour mieux intégrer les jeunes et l'État doit être plus exigeant dans les financements auxquels elles ont droit. La Fnadir travaille ainsi à l'élaboration d'une "charte qualité de l'apprentissage" à destination des employeurs dont elle a présenté le concept à Carole Grandjean, en souhaitant que cet outil à venir puisse être intégré dans un futur projet de loi traitant de l'apprentissage. "L'objectif, explique le pilote de la commission, Robert Dufour, n'est pas de proposer un outil Fnadir mais de travailler dans une logique de concertation et d'intelligence collective."
Parmi ses 14 propositions, la Fnadir met également en avant la nécessité de reconnaître la formation en situation de travail comme une composante pédagogique de l'alternance. "L'enjeu, résume Pascal Picault, consiste à faire vivre pleinement la pédagogie de l'alternance qui repose sur cet aller-retour permanent qui doit se nourrir d'acquisition en situation de travail." Or, dénonce-t-il, "nous sommes aujourd'hui exclus du champ de l'Afest (action de formation en situation de travail) alors même qu'il s'agit de notre ADN !".
Une plateforme unique pour répondre aux exigences de la certification Qualiopi
Enfin, la Fnadir souhaite s'attaquer à la redéfinition de la certification Qualiopi, qui atteste de la qualité des formations proposées par les organismes de formation, "en proposant une plateforme unique sur laquelle seraient déposés tous les éléments de preuve attestant que l'on fait de la qualité", explique le président de la fédération. Un moyen de simplifier le travail des organismes de contrôle autant que des CFA eux-mêmes qui dénoncent "des exigences différentes d'un certificateur à un autre et même chez des auditeurs au sein d'un même organisme certificateur !", souligne Robert Dufour. Le trésorier de la Fnadir annonce pour fin mars "une troisième réunion à ce sujet avec la DGEFP (délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle) pour passer en revue les 7 critères et les 32 indicateurs de cette certification".