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Démographie scolaire - L'Education nationale prévoit plus d'élèves pour les rentrées 2014 et 2015

La Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP/ministère de l'Education nationale) publie deux notes sur les prévisions d'effectifs d'élèves du premier et du second degré. La politique d'accueil des enfants de moins de 3 ans sauve une baisse des effectifs en maternelle. Pour le second degré, la génération 2000 entrera massivement au lycée en 2015.

La Refondation de l'école promet "plus de maîtres que de classes". La direction chargée de la prospective au ministère de l'Education nationale prévoit quant à elle plus d'élèves.
Cette augmentation des effectifs s'explique en maternelle par l'augmentation de la scolarisation des enfants de 2 ans dans les écoles situées en zone d'éducation prioritaire, autre mesure de la Refondation de l'école. Une mesure qui, dans les territoires ruraux, pourrait bien éviter quelques fermetures de classe. Car pour rappel, l'accueil des moins de 3 ans est organisé "en priorité dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans les zones urbaines, rurales ou de montagne et dans les départements et régions d'outre-mer" (article 8 de la loi Peillon). Et l'objectif est de parvenir à la scolarisation de 30% de cette classe d'âge.

L'école accueillera 35.600 enfants de plus en 2014

Le nombre d’élèves dans le premier degré s’établirait à 6.796.300 à la rentrée 2014 et à 6.819.600 à celle de 2015, dans les écoles publiques et privées de France métropolitaine et des DOM. Soit une augmentation de 35.600 élèves en 2014 et de 23.300 en 2015, après une hausse de 41.700 élèves en cette rentrée 2013.
La hausse se concentrerait essentiellement sur l'enseignement élémentaire (90,5% des effectifs supplémentaires en 2014 et 96,6% en 2015), où le nombre d'élèves augmenterait de 32.200 élèves à la rentrée 2014 (+0,8%) et de 22.600 élèves (+0,5%) en 2015.
Concernant la maternelle, "seule l'augmentation attendue du taux de scolarisation des enfants de deux ans pour les prochaines rentrées scolaires ferait croître le niveau des effectifs dans le préélémentaire", note la DEPP. Les effectifs de maternelle devraient ainsi augmenter – de justesse - de 2.800 élèves (+0,1%) en 2014, puis de 200 élèves en 2015, alors qu'ils auraient baissé de 2.800 élèves en 2014 et de 4.200 élèves en 2015 si le taux de scolarisation à 2 ans était resté identique. Les effectifs des élèves en maternelle âgés de 3 à 5 ans devraient quant à eux baisser de 2.500 à la rentrée 2014 et de 3.000 à celle de 2015.
Les classes d'inclusion scolaire (Clis) ont accueilli 47.200 élèves en situation de handicap à la rentrée 2013. "Leurs effectifs continueraient d'augmenter au cours des prochaines rentrées scolaires mais de manière plus modérée qu'en 2013" avec +1,2% en 2014 et +1,1% en 2015 contre +2,1% constatés à la rentrée 2013.
Enfin, la part du secteur public, avec 8.863.200 élèves à la rentrée 2013, s'établissait à 86,7% et ne devrait pas beaucoup bouger en 2014, ni en 2015, selon les prévisions de la DEPP. Le secteur public devrait scolariser 35.200 élèves supplémentaires en 2014 et 213.700 en 2015. A noter que l'augmentation du taux de scolarisation des enfants de deux ans dans les zones d'éducation prioritaire devrait faire passer la part du secteur public à cet âge de 77,3% en 2013 à 79,4% à la rentrée 2015.

La "génération 2000" va entrer au lycée

Les effectifs du second degré (hors post-baccalauréat) devraient augmenter de 27.500 élèves à la rentrée 2014 et de 29.500 à la rentrée 2015, après avoir connu une augmentation de 51.000 élèves en 2013. Une période de croissance des effectifs "quasi constante depuis la rentrée 2009", note la DEPP. La hausse serait particulièrement marquée dans les lycées : 23.000 élèves de plus (+1,6%) sont attendus à la prochaine rentrée dans le second cycle général et technologique, puis 38.500 (+2,6%) à la rentrée 2015. L'arrivée dans le second cycle, en 2015, de la "génération 2000" (année où les naissances ont été les plus nombreuses sur la période 1994-2004) explique en grande partie ce phénomène.
A l'inverse, les effectifs du collège demeureraient stables en 2014 (+0,1%, correspondant à 3.000 élèves de plus) et diminueraient même en 2015 (-0,6%, soit 19.500 élèves de moins) suite à l'entrée dans le second cycle des élèves nés en 2000. "La croissance des effectifs observée dans le premier cycle depuis 2007 devrait s'interrompre progressivement à partir de la rentrée 2014 et surtout à la rentrée 2015", commente la DEPP, qui rappelle au passage que l'effet "génération 2000" avait produit une entrée en masse de 40.500 élèves dans les collèges en 2011.
La DEPP indique que les effectifs des sections d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa), destinés aux élèves présentant de graves difficultés d'apprentissage, "continueraient à diminuer en 2014 et 2015", sans plus de précision statistique (ni d'indication sur la politique de l'Education nationale en la matière). La note de la DEPP ne fournit pas plus de détail sur les unités localisées pour l'inclusion scolaire (Ulis), destinées aux élèves en situation de handicap, sinon qu'elles "pourraient poursuivre leur progression".
Enfin, la part du secteur privé dans les effectifs du second degré serait en très légère baisse (21,2% en 2014 contre 21,3% à la rentrée 2013).