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Education - Rentrée 2014 : 147 postes d'enseignants de plus en Seine-Saint-Denis, 20 de moins dans les Ardennes

Le syndicat des instituteurs et professeurs des écoles SNUipp-FSU a mis en ligne les répartitions départementales des 2.355 postes d'enseignants créés dans les écoles primaires pour la rentrée 2014. Des répartitions évidemment très inégales, chaque département ayant son histoire : ici on fait un gros effort sous la poussée démographique (dans les métropoles par exemple), là c'est pour booster le dispositif "plus de maîtres que de classes" (dans les quartiers prioritaires), là-bas il faut combler un manque de postes dénoncé depuis des années… et plus loin encore (certains territoires ruraux), la fuite des familles et de leurs enfants vers des territoires plus dynamiques amène à diminuer le nombre de professeurs (et parfois le nombre de classes).

Aspiration métropolitaine

Selon le tableau communiqué par le syndicat, toutes les académies verraient leurs moyens augmenter. Mais 15 départements seront contraints de rendre des postes. C'est le cas, dans l'académie de Rennes, de trois des quatre départements bretons : les Côtes-d'Armor perdront trois postes (au regard d'une baisse estimée à 200 élèves pour la rentrée 2014), le Finistère en perdra deux (avec 170 élèves de moins attendus), le Morbihan rendra lui aussi deux postes (alors que les effectifs des élèves resteraient stables), tandis que l'Ille-et-Vilaine avec sa capitale régionale recrutera 46 enseignants supplémentaires dans ses écoles primaires, lesquelles s'apprêtent à accueillir 900 élèves de plus à la prochaine rentrée.
Cette aspiration des postes d'enseignants vers la métropole régionale, au déficit des départements ruraux environnants, se retrouve dans l'académie de Toulouse. Cinq départements sur huit y perdront des professeurs et des élèves (l'Ariège, l'Aveyron, le Gers, le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées) tandis que la Haute-Garonne (Toulouse) gagnera 148 postes avec près de 2.700 nouveaux élèves annoncés, le Tarn-et-Garonne 29 (+ 520 élèves attendus) et le Tarn 3 postes (+ 70 élèves attendus).

+190 postes dans le Rhône

En revanche, dans l'académie de Lyon, 190 postes (le record !) seront créés dans le département du Rhône (+3.524 élèves attendus), mais l'Ain et la Loire bénéficieront également de créations de postes (respectivement 41 et 33) dues notamment à une prévision des effectifs des élèves à la hausse (+ 825 et + 544).
Dans l'académie d'Aix-Marseille, les Bouches-du-Rhône raflent certes 115 nouveaux postes (+1.800 élèves attendus ainsi que des dispositifs d'éducation prioritaire), mais même les Hautes-Alpes qui perdraient 110 élèves à la prochaine rentrée gagneraient trois postes d'enseignant. Dans l'académie de Bordeaux, la Gironde accueillera 116 nouveaux postes (+2.286 élèves attendus) et ses voisins se contenteront de huit postes (Landes) et un poste (Pyrénées-Atlantiques) ou aucun (Dordogne et Lot-et-Garonne).
Sans surprise, les départements franciliens remportent la mise avec 173 nouveaux postes dans l'Essonne (+ 3.100 élèves attendus), 128 en Seine-et-Marne (+ 2.300 élèves attendus), 147 en Seine-Saint-Denis (+2.400 élèves attendus), 105 en Val-de-Marne (+2.000 élèves attendus)…

Des départements avec moins d'élèves et plus d'enseignants

Dans l'académie de Nancy-Metz, deux départements sur quatre devront rendre des postes d'enseignants : les Vosges en perdront 23 (- 480 élèves attendus) et la Meuse 11 (- 200 élèves attendus). La Haute-Saône perdra 16 postes (- 400 élèves attendus), la Lozère 2 (- 25 élèves attendus), les Ardennes 20 (effectifs d'élèves non communiqués)... A signaler que l'Aveyron rendra 4 postes alors que ses effectifs augmenteraient d'une cinquantaine d'élèves.
A l'inverse, plusieurs départements verraient leurs effectifs d'élèves baisser à la prochaine rentrée, sans pour autant perdre en nombre d'enseignants. L'Indre verrait ainsi ses effectifs baisser de 250 élèves, l'Orne de 275 élèves, le Cantal de 80 ou encore la Nièvre de 140… Les quatre départements de l'académie de Dijon verraient leurs effectifs d'élèves diminuer, et pourtant aucun d'eux ne perdra d'enseignants. La Côt- d'Or en gagnera même un, ainsi que la Saône-et-Loire.
D'autres départements en baisse d'élèves se voient également attribuer des postes d'enseignants supplémentaires : le Loir-et-Cher gagnera un poste alors qu'il aurait 55 élèves de moins, les Charentes-Maritimes en auront deux de plus pour des effectifs en baisse prévisible de 33 élèves…
Certes, "le retour de l'investissement éducatif est confirmé", reconnaît le SNUipp-FSU. Il n'empêche que "ces dotations ne permettront pas de faire face à tous les besoins départementaux, alors que 30.000 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée 2014", prévoit-il. Car à cette hausse démographique, il faudra aussi : assurer le développement des dispositifs "plus de maîtres que de classes" et "accueil des moins de trois ans" ; "rattraper le grand retard de postes dont souffre le primaire" ; assurer "la reconstruction des Rased et des brigades de remplaçants, afin de relancer sérieusement la formation continue", s'inquiète le SNUipp-FSU.

 

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