Tourisme - Le taux de départ en vacances des Français au plus haut depuis quinze ans
Pour sa seizième édition, le baromètre annuel du comparateur Opodo - réalisé avec le cabinet Raffour Interactif de janvier à février 2018 sur un échantillon représentatif de mille personnes de plus de 15 ans - apporte une nouvelle pierre au bilan très positif de l'année touristique 2017. Il montre en effet que 64,2% des Français sont partis en vacances l'an dernier (au sens d'un séjour hors domicile d'au moins quatre nuits), contre 63,1% en 2016, soit un gain d'un peu plus d'un point. Au total, 34,8 millions de Français sont ainsi partis en vacances l'an dernier (le taux de 64,2% s'explique par le fait que le calcul se fait sur la base de la population âgée de quinze ans et plus, soit 54,1 millions de personnes). Ce chiffre et ce taux de départs en vacances constituent le record depuis la création du baromètre, il y a seize ans. Pour mémoire, le taux de départ était encore de 59% en 2013.
Le nombre moyen de séjours en hausse de 17%
Cette hausse s'explique par l'amélioration progressive de la situation économique, mais aussi par une météo et une conjoncture favorables en 2017. Au-delà du taux de départ, le nombre moyen de périodes de départs est également en hausse. Les Français qui sont partis en vacances l'an dernier ont ainsi réalisé 2,7 séjours en moyenne, contre 2,3 en 2016, soit une progression de 17%. En termes socioéconomiques, les CSP+ restent, sans surprise, largement en tête des catégories parties en vacances l'an dernier (89%), devant les employés et les professions intermédiaires (67%).
Autre signe positif : les courts séjours marchands (une à trois nuits avec hébergement payant) ont reculé d'un point l'an dernier, au profit des longs séjours. Plus de quatre Français sur dix (41%) ont bénéficié en effet d'au moins un long séjour marchand de loisirs. Ce taux reste stable par rapport à 2016, mais le nombre de séjours concernés progresse néanmoins de 400.000 du fait de l'augmentation de la population.
Pour leur part, les séjours non marchands de loisir (résidence secondaire, vacance chez des membres de la famille ou chez des amis) affichent un taux de départ de 29%, en hausse de quatre points sur 2016.
Huit Français sur dix prennent leurs vacances en métropole
En termes de destinations, la France métropolitaine reste très largement en tête, puisqu'elle représente 80% du taux de départ. Mais l'outre-mer et les destinations étrangères ont connu l'an dernier une forte progression de quatre points, pour atteindre un taux de départ de 38% (un même ménage pouvant partir à la fois en métropole et en outre-mer ou à l'étranger au cours d'une même année).
Le baromètre 2018 confirme également le rôle clé joué désormais par les sites internet, y compris les sites touristiques des collectivités. Ainsi, 79% des Français partis en vacances l'an dernier ont utilisé internet pour préparer leur séjour. Et 53% ont réservé et payé en ligne tout ou partie de leur séjour, soit une hausse de trois point par rapport à 2016 et de quinze points par rapport à 2010. Ce taux représente un marché de 18,5 millions de personnes.
Compte tenu des économies réalisées - en principe - en passant par internet, la progression de la dématérialisation favoriserait en outre l'augmentation du taux de départ en vacances.
Où est passé le tourisme social ?
Reste un dernier point, qui ne figure pas dans l'étude. Le taux de départ de 2017 reste en effet toujours inférieur à celui des années 80-90. En outre, les inégalités en matière de vacances ont plutôt eu tendance à se creuser ses dernières années (voir notre article ci-dessous du 17 juillet 2014).
Or depuis le rattachement du tourisme au ministère des Affaires étrangères en 2014, puis la disparition du tourisme dans les intitulés ministériels, les enjeux du tourisme "national" semblent relégués au second plan, la priorité étant très clairement donnée à la dimension internationale du tourisme (voir notre article ci-dessous du 19 janvier 2018). Certes, des dispositifs et des aides existent pour favoriser le tourisme social (ANCV, CAF, comités d'entreprise...), mais il n'existe pas vraiment de politique d'ensemble et bien identifiée en ce domaine. Rien ne dit pourtant que la reprise économique suffira, à elle seule, à réduire les inégalités sociales en matière de vacances.