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Ferroviaire - Le sommet franco-espagnol vivifié par l'aboutissement de la LGV Paris-Barcelone

Deux décennies de discussions et de retards à foison. L'Europe des transports est une école de patience. A Madrid, François Hollande et Mariano Rajoy ont insisté sur l'apport concret du ferroviaire entre les deux pays.

En se retrouvant à Madrid, le 27 novembre, pour le sommet franco-espagnol désormais annuel, François Hollande et Mariano Rajoy ont pu mesurer le chemin parcouru depuis les premières ébauches du projet de liaison ferroviaire entre la France et l'Espagne.
Le 15 décembre, la ligne à grande vitesse entre Paris et Barcelone sera enfin inaugurée. Desservant 17 villes côté français (dont Lyon, Toulouse, Narbonne, Montpellier, Marseille ou Nîmes), elle met fin aux correspondances incongrues à Figueres, auxquelles les voyageurs devaient se soumettre pour rallier la capitale catalane.
Les billets sont ouverts à la vente dès le 28 novembre, avec des fourchettes de prix accessibles pour Perpignan-Barcelone (29 à 44 euros), Toulouse-Barcelone (39 à 77 euros), mais déjà un peu moins pour un départ de Paris (59 à 170 euros).

"Il a fallu 20 ans"

Ce projet, "jalon de notre histoire", décrit Mariano Rajoy, est en fait l'aboutissement d'un parcours très sinueux, pour une politique européenne des transports qui n'a pas de budget adapté à l'envergure des infrastructures qu'elle compte développer d'ici 2020, et même au-delà. La naissance du Paris-Barcelone est "une grande réussite, en même temps, il a fallu 20 ans", constate François Hollande.
Les prémices sont nées en 1992, sous la volonté conjointe de François Mitterrand et Felipe Gonzalez qui, optimistes, misaient sur un bouclage du chantier en 2002.
Il interviendra 11 ans plus tard, au terme d'innombrables étapes pour résoudre le problème de l'écartement des rails, la péninsule ibérique ayant historiquement choisi un modèle non standard qui a contribué à son isolement.
De nombreux tests techniques sur la signalisation, l'alimentation électrique, ou la compatibilité des matériels ont également eu lieu… Si bien que la SNCF et son partenaire espagnol, Renfe, ont dû attendre le 22 novembre 2013 pour recevoir l'homologation finale.

Combler une lacune béante

Pour assurer le service, les deux compagnies s'appuient sur une société conjointe, Elipsos, dont elles détiennent le capital à parité.
La liaison vers l'Espagne comble une lacune béante dans la carte ferroviaire de la France : déjà investie dans les interconnexions vers la Grande-Bretagne (Eurostar), la Belgique (Thalys), l'Allemagne (Alleo) et l'Italie, la SNCF apporte une pièce manquante au puzzle des interconnexions ferroviaires.
Le maillage reste imparfait, car le trajet Paris-Barcelone, d'une durée de 6h25, n'est pas entièrement à grande vitesse. Une heure pourrait être gagnée, mais des travaux restent à faire, comme le contournement Nîmes-Montpellier, au mieux pour 2017, et la réalisation du tronçon Montpellier-Perpignan, renvoyée aux calendes grecques.
Malgré ces aléas, l'Europe engrange une initiative concrète et offre "un relais de croissance", veut-on croire à la SNCF, où l'on cherche à relancer l'activité TGV, marquée par un creux de fréquentation depuis le printemps.

 

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