Téléphone mobile - Le smartphone pourrait faire évoluer le travail des élus "fracturés numériques"
"Aujourd'hui, nous sommes passés de l'ordinateur de bureau au smartphone, ces téléphones connectés, qui sont tellement plus proches de nous. Alors que les élus se sentaient éloignés de la culture technique de l'informatique, ils ont tous cet outil de démocratisation des usages dans leur poche !", estime Pascale Luciani-Boyer, adjointe au maire de Saint-Maur et vice-présidente de la commission TIC de l'Association des maires d'Ile-de-France (Amif). Dans ce contexte, l'agence francilienne des technologies de l'information Artesi-IDF prépare, pour l'automne prochain, une centaine de modules "d'excitation", diffusés via les mobiles et autres futures "tablettes", pour sensibiliser les élus et décideurs publics, non seulement à la place que prend l'internet dans leur communication politique (Twitter, Facebook), mais également à celle que doit prendre le numérique dans la construction des nouvelles politiques publiques. L'expérimentation portera sur des personnalités d'un même territoire (Saint-Maur ou Le Kremlin-Bicêtre, par exemple) ayant l'habitude de se croiser régulièrement et de travailler ensemble. Pour "créer le désir", chacun recevra sur son téléphone, trois à quatre fois par semaine durant trois mois, un message l'incitant à découvrir un usage ou un service numérique 2.0 : lien vers un site web, outil de concertation en ligne, streaming vidéo temps réel, etc. Chaque message proposera une présentation de moins d'une minute. Le premier objectif vise ainsi à faire en sorte que les destinataires de ces messages en parlent entre eux et aient "envie d'en savoir plus". Une équipe de coaching, constituée de volontaires connaisseurs d'internet (des "élus moteurs") sera alors chargée d'accompagner les utilisateurs sur le terrain. Enfin, une équipe de suivi identifiera toutes les occasions de rencontre ou de réunion commune entre élus pour lancer une initiative mettant en œuvre une de ces nouvelles pratiques numériques comme réaliser un compte-rendu avec une carte heuristique, lors des conseils municipaux ou autres commissions d'attribution des marchés, par exemple. "Avec le smartphone, l'accessibilité est permanente et de partout. L'utilisateur devient acteur. Les objets de la ville deviennent eux-mêmes communicants. Les élus doivent vivre avec leur temps et être des utilisateurs comme tout le monde. C'est en utilisant ces nouveaux mobiles qu'ils seront capables de comprendre leur impact sur les services collectifs", indique Yannick Landais, le délégué général d'Artesi.
Luc Derriano / EVS