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TIC - Web 2.0 : les collectivités franciliennes passent de la théorie à la pratique

La rencontre TIC, organisée par l'association des maires d'Ile-de-France (Amif) dans le cadre de ses Assises et l'agence francilienne Artesi, a fait salle comble, le 5 juin dernier au Parc Floral de Paris. La centaine de participants n'a pas hésité à "mettre les mains dans le cambouis", selon l'expression de Sylvie Mercier, présidente de la Commission TIC de l'Amif, qui co-animait l'atelier "pratique" avec Yannick Landais, délégué général d'Artesi. Au programme : information, formation et mise en œuvre des nouveaux usages numériques dans les communes. L'accent a notamment été mis sur la création des portails internet citoyen, intégrant les usages Web 2.0.
Artesi a organisé, depuis novembre dernier, un cycle de huit conférences visant à permettre aux acteurs publics de découvrir et d'expérimenter les outils et services de ce "nouveau web" basé sur les partages et échanges. Philippe Jarry, responsable du site d'Ivry-sur-Seine et Marc Cervennansky, son homologue à Saint-Quentin-en-Yvelines, ont présenté jeudi les services qu'ils ont déployés "en quelques heures, sans compétence informatique et sans débourser un centime" sur leurs portails municipaux. Les deux collectivités ont d'abord adopté les vidéos sur Dailymotion pour des événements ou l'application Issuu pour feuilleter en ligne le magazine municipal au format pdf. Par ailleurs, à Ivry, la visualisation des diaporamas, grâce à Slideshare, des trois équipes d'architectes-urbanistes-paysagistes, favorise la concertation avec les habitants sur l'avenir de la cité et du quartier Gagarine/Truillot. A Saint-Quentin, une page Netvibes préfigure le futur portail des sept communes de l'agglomération. La chargée de communication du musée municipal a également développé un site événementiel avec Jimbdo. "Ces services en ligne ont une approche tournée davantage vers l'individu que vers la collectivité. Dans une approche plus politique, il ne faudrait donc pas oublier le développement des réseaux sociaux Peuplade, Facebook...", a précisé Yannick Landais. "Les outils Web 2.0 posent également le problème de leur pérennité et de leur financement par la publicité. Ce qui ne doit cependant pas nous empêcher de les utiliser dans une approche expérimentale !", ont conclu les deux responsables de site.
Autre initiative, plus collective et plus pérenne : l'Amif a demandé à son partenaire, l'Université de Marne-la-Vallée, de développer un service de veille sur les initiatives européennes dans les domaines de l'e-administration, l'e-démocratie et l'e-éducation. Après huit mois de travail, les étudiants de deux promotions du Master 2 de management, ingénierie des services et technologies de l'information et de la communication (MITIC) ont livré leur "outil d'aide à la décision pour les élus et les agents". Celui-ci se présente sous la forme d'un annuaire de sites commentés, sorte de "méta-outil" qui compile des ressources qualifiées sur les retours d'expériences. Pour chaque site sont proposés en ligne sa description, ses points forts et l'avis des étudiants. Certains sites en anglais sont traduits grâce aux outils automatiques 2.0. Des rubriques complémentaires sont encore en cours de développement (études, analyses et recommandations). Cette version bêta attend désormais les commentaires de ses premiers utilisateurs, dans l'esprit de partage et de collaboration qui caractérise le Web 2.0 !

 

Luc Derriano / EVS