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Jeunesse - Le service civique volontaire définitivement adopté au Parlement

Les sénateurs ont adopté le 25 février, sans modifications, la proposition de loi créant le service civique. Le texte est, de ce fait, définitivement adopté. Les jeunes volontaires de 16 à 25 ans vont donc pouvoir, dès cette année, pour une période de six à douze mois, s'engager dans un projet collectif relevant de l'intérêt général, par exemple dans les domaines de la culture, du sport, de l'environnement, du social, de la famille, ou encore de la coopération décentralisée. Au même titre que les associations et les ONG, les collectivités locales pourront accueillir ces jeunes. Une indemnité comprise entre 540 et 640 euros mensuels leur sera versée, intégralement par l'Etat. "Pour une fois, les collectivités ne sont pas mises à contribution", s'est félicitée l'opposition.
Les parlementaires ont souhaité que les jeunes ne soient pas pénalisés par rapport à ceux qui choisissent de travailler. Ainsi, la période de service sera comptée dans le calcul des droits à la retraite et pourra faire l'objet d'une validation des acquis de l'expérience. On notera également que pour ceux qui voudraient accéder par la suite à la fonction publique, la limite d'âge sera reculée du même temps que la durée du service civique accompli par la personne. Cette durée sera, il faut encore le souligner, prise en compte dans le calcul de l'ancienneté dans la fonction publique.
10.000 jeunes doivent pouvoir effectuer un service civique dès cette année, grâce aux 40 millions d'euros promis par le gouvernement. Ensuite, le dispositif doit monter en charge pour parvenir à un objectif de 75.000 jeunes en 2014. Son coût sera alors de 500 millions d'euros.
La journée d'"appel de préparation à la défense", qui sera rebaptisée "journée défense et citoyenneté", permettra de faire la promotion du service civique auprès des jeunes.
Parallèlement, deux autres formes d'engagement sont reconnues : le volontariat de service civique qui s'adressera aux plus de 25 ans pour une durée de six à vingt-quatre mois – mais qui ne sera pas pris en charge financièrement par l'Etat – et un service civique senior destiné à des retraités souhaitant encadrer des jeunes dans l'exercice de leur service civique.
Le but du texte étant notamment de favoriser l'insertion des jeunes dans la société et dans le monde du travail, les parlementaires y ont introduit une "obligation de formation des 16-18 ans". Le haut-commissaire à la Jeunesse a salué une "avancée considérable". Ainsi, a-t-il dit, "nous prolongerons la scolarité obligatoire - héritage de Jules Ferry, jusqu'à 16 ans - par une période au cours de laquelle les pouvoirs publics ne doivent laisser aucun jeune hors de tout parcours". En vue de cet objectif, "le service public de l'orientation tout au long de la vie et tous les organismes qui y participent s'organisent au plan régional et local", indique la proposition de loi. Le jeune et son représentant légal seront reçus par l'un de ces organismes afin que soient proposées à l'intéressé "des solutions de reprise d'études, d'entrée en formation, d'exercice d'une activité d'intérêt général ou d'accompagnement personnalisé vers l'emploi ou la création d'entreprise".
"C'est un grand jour pour la République", s'est enthousiasmé le sénateur Yvon Collin (RDSE) à l'origine de cette proposition de loi qui a été adoptée à la quasi-unanimité.

 

Thomas Beurey / Projets publics