Le secrétariat général à la planification écologique appelle à bâtir une véritable GPEC territoriale

Le secrétariat général à la planification écologique publie une version préliminaire de son rapport sur la "stratégie emplois et compétences pour la planification écologique". L’organisme interministériel y présente des pistes et surtout une méthode pour relever le défi des besoins de main-d’œuvre à horizon 2030 dans les secteurs dits prioritaires.

Placé sous l’autorité du Premier ministre, le secrétariat général à la planification écologique appelle, dans un rapport préliminaire, à la mobilisation pour bâtir une véritable GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) pour la planification écologique. Un vocable sous lequel l’organisme interministériel recense actuellement près de 8 millions d’emplois directs en France et pour lequel il anticipe 150.000 créations nettes d’ici 2030. Des créations qui vont néanmoins nécessiter "un travail d’accompagnement en profondeur dans les territoires". Car si les besoins sont pressentis, les écueils n’en sont pas moins prégnants, comme le risque "élevé" de postes non pourvus en raison, notamment, d’un renouvellement générationnel insuffisant.

Le maître-mot est donc "anticipation", prévient le secrétariat général à la planification écologique. Une anticipation des besoins en emplois et en compétences qui devra s’appuyer sur des objectifs quantitatifs ainsi que sur la mise en place de plans d’action détaillés dans les secteurs prioritaires. Enfin, souligne le rapport préliminaire, la démarche devra être territorialisée en assumant un pilotage centralisé interministériel.

150.000 ETP nets créés d’ici 2030

Si l’impact direct des besoins en termes d’emplois et de compétences dans le secteur tertiaire est aujourd’hui "difficile à mesurer" estiment les auteurs du rapport, on dénombre près de 8 millions d’emplois en lien avec la planification écologique dans les transports (l’industrie des moyens de transport, la logistique, le fret et le transport de passagers...), le bâtiment, l’agriculture et l’industrie sous toutes ses facettes. La planification écologique pourrait ainsi permettre de créer quelque 150.000 ETP (équivalents temps plein) nets d’ici 2030 avec une augmentation notable des besoins dans les domaines de l’énergie et du bâtiment, notamment dans l’activité de rénovation.

Mais ces évolutions probables risquent de provoquer des tensions du fait, notamment, de la question du renouvellement générationnel dans certains domaines : entre 2019 et 2030, par exemple, environ 1,9 million de nouveaux entrants sont attendus dans les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, des transports ou encore de l’industrie et de l’énergie... sachant par ailleurs que près de 2,4 millions de départs en retraite sont attendus sur la même période. Il faudra ainsi trouver et former près de 3 millions de personnes dans ces secteurs d’ici 2030 ! D’où un besoin urgent d’identifier "les viviers RH activables" pour répondre à ces enjeux futurs. Le secrétariat général appelle donc à construire "à la maille régionale" un référentiel des diplômes et des métiers ainsi qu’à l’établissement d’une base de données sur les modes d’alimentation des métiers contribuant à la planification écologique.

Une démarche territorialisée mais un pilotage interministériel

S’agissant des plans d’action à mettre en œuvre, l’organisme interministériel propose de mener des travaux au niveau des branches, par secteur d’activité, afin d’établir "des politiques pilotables et partagées". Enfin, si le pilotage doit rester "interministériel", la démarche doit être "territorialisée". La stratégie emplois et compétences est un enjeu majeur pour les territoires et notamment les régions qui ont une expérience en matière d’offre de formations et de coordination des acteurs sur laquelle il faut capitaliser, souligne le rapport préliminaire.

Quant au pilotage interministériel, il passera par la mobilisation de France Travail "comme catalyseur et vecteur de simplification", par la mobilisation des filières ainsi que par une "cartographie des dispositifs de soutien et des flux financiers sous-jacents".