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Insertion - Le RSA a favorisé la reprise d'emploi des mères isolées et des femmes

Dans le dernier numéro de sa revue "Economie et Statistique" - largement consacré au RSA (voir aussi notre article ci-contre du 24 avril 2014) -, l'Insee publie une étude sur le thème  "L'effet du RSA sur le taux de retour à l'emploi des allocataires - Une analyse en double différence selon le nombre et l'âge des enfants". Comme l'indique son intitulé, l'étude se centre sur une catégorie particulière d'allocataires du RSA, ceux avec enfants, et en particulier sur les anciens bénéficiaires de l'allocation de parent isolé (API), aujourd'hui fusionnée avec le RSA.

Impact maximal pour les mères isolées de jeunes enfants

Sans s'attarder sur une méthodologie complexe et à double détente, l'étude apporte des enseignements originaux, notamment par rapport aux travaux du comité d'évaluation chargé - en 2008-2010 - du suivi de l'expérimentation du RSA et des premiers temps de sa mise en œuvre. Elle montre en effet que la mise en place du RSA a contribué à augmenter le taux de retour en emploi des mères isolées et plus particulièrement celui des mères isolées de jeunes enfants. Après le remplacement du RMI par le RSA, le taux de retour à l'emploi des mères isolées ayant au moins un enfant de moins de trois ans est ainsi supérieur - en moyenne - d'un à deux points de pourcentage à celui des femmes sans enfants. Chez les mères isolées, mais avec des enfants de plus de trois ans, la plus forte augmentation du taux de retour à l'emploi ne s'observe que chez les allocataires présentes dans le dispositif depuis moins d'un an.
De même, les femmes en couple bénéficient également d'une plus forte reprise d'activité avec la mise en place du RSA, mais sur des emplois à temps partiel. En revanche, l'étude ne met pas en évidence d'impact du RSA - par rapport au RMI - sur l'emploi des hommes avec ou sans enfants.

Des phénomènes qui restent à expliquer

Ces résultats sur la population féminine corroborent ceux d'études étrangères sur des dispositifs incitatifs similaires au RSA. En revanche, au-delà du constat, l'étude n'explique pas vraiment le lien entre les situations concernées et le meilleur résultat observé en termes de retour à l'emploi.
Les auteurs rappellent d'ailleurs eux-mêmes que ces approches "mettent [...] en avant le seul rôle des incitations financières dans la décision de reprise d'une activité, alors que la réforme du RSA prévoit, du moins en théorie, un accompagnement davantage orienté vers l'emploi, particulièrement pour les mères isolées de jeunes enfants". Ils invitent donc les chercheurs à "se pencher plus précisément, d'une part, sur les nouvelles pratiques d'accompagnement initiées par le RSA et, d'autre part, sur l'évolution des revenus d'activité et la part de ces derniers dans l'ensemble des revenus des allocataires. Il reste en effet à vérifier si la plus forte reprise d'emploi a ou non correspondu à une amélioration sensible du niveau de vie des allocataires, sachant que les gains hypothétiques au retour à l'emploi ont été à court terme moindres que ceux permis avec le dispositif d'intéressement de 2006".