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Le renouvellement des réseaux, premier acte des Assises de l'eau

Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique, a réuni ce 24 avril le comité de pilotage de la première séquence des Assises de l'eau qui sera consacrée à la relance de l'investissement dans les réseaux d'eau et d'assainissement et se déroulera jusqu'en juillet prochain. Une deuxième séquence se déroulera d’août à novembre et traitera des aspects qualitatifs et quantitatifs des ressources en eau, "afin d’aider les territoires à être plus résilients au changement climatique", indique le ministère de la Transition écologique dans un communiqué.
"Le gouvernement souhaite mobiliser de nouvelles capacités financières et d’ingénierie technique pour accompagner les communes dans l’exercice de leur compétence eau et assainissement, a déclaré le secrétaire d'Etat. Le principal objectif est de préparer un plan de lutte contre les fuites visant à relancer l’investissement local et ainsi soutenir l’emploi partout en France et principalement dans les zones rurales et péri-urbaines où les investissements sont les plus nécessaires. Je souhaite que les attentes des élus locaux soient entendues et que ces assises leur donnent de nouveaux leviers pour investir dans le service public de l’eau et de l’assainissement."

Un comité de pilotage et trois groupes de travail

Le comité de pilotage qu'il préside est composé d’élus locaux, de parlementaires, de professionnels de l’eau, d’associations de consommateurs, du secteur financier, des associations du domaine de l’eau, des représentants des ONG. Le président du Comité national de l'eau, Jean Launay, en est le coordinateur général auprès du secrétaire d’Etat tandis que l'ancien ministre Alain Lambert conduira les travaux sur les nouvelles solutions de financement. Cette première séquence des Assises de l’eau devra traiter les enjeux liés à l’entretien et au renouvellement des réseaux d’eaux et d’assainissement qui ne sont plus pleinement assurés et à l'amélioration de la connaissance de ces réseaux, mais aussi prendre en compte les problèmes rencontrés par certaines collectivités qui sont dans l'incapacité d'investir, notamment en zone rurale.
Le ministère de la Transition écologique indique dans un communiqué que trois groupes de travail seront ainsi constitués sur les thématiques "Diagnostic technique et financier" de la gestion de l’eau et de l’assainissement, "Ingénierie technique et juridique" pour monter les projets d’investissements et de modernisation et "Ingénierie de financement" afin de mobiliser de nouveaux outils de financement.

Vers un "plan de lutte contre les fuites"

"La gestion de l’eau et de l’assainissement est une compétence du bloc communal, souligne le ministère. Loin de se substituer à eux, le gouvernement a décidé d’accompagner les élus pour qu’ils puissent faire face eux-mêmes à leurs difficultés et réaliser les investissements nécessaires à l'entretien, au renouvellement et à la modernisation des installations, en priorité dans les territoires ruraux." Les Assises de l’eau doivent donc permettre de "clarifier la situation par l’intermédiaire d’un diagnostic fin" et de "mettre en place un plan de lutte contre les fuites" afin "d’assurer une bonne capacité d’ingénierie technique des collectivités locales, de déployer une ingénierie financière adaptée aux situations des territoires, de soutenir l’activité économique et l’emploi en zone rurale, de maintenir le principe de solidarité entre le milieu rural et le milieu urbain."
Actuellement, le rendement des réseaux d’eau potable n’est que de 79% avec déjà des décrochages dans certains territoires. Plus de 250 collectivités sont au-dessous de 50% de rendement et une partie de la Guadeloupe, par exemple, subit des coupures d’eau quotidiennes.