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Le recul de la construction de logements se poursuit au premier trimestre 2019, mais ralentit

Au 31 mars 2019, les chiffres officiels de la construction marquent un ralentissement de la baisse, mais on est encore loin du choc de l'offre annoncé. Julien Denormandie y croit toujours, à la faveur : du "Plan logement 2" de la Caisse des Dépôts, du "Plan d'investissement volontaire" d'Action Logement, du "Pacte d'investissement pour le logement social" signé avec l'Union sociale pour l'habitat et de la mise en oeuvre de la loi Elan.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire et celui de la Cohésion des territoires publient les chiffres de la construction de logements au 31 mars 2019 (permis de construire et mises en chantier). Ils confirment le ralentissement observé en 2018 (voir notre article ci-dessous du 29 janvier 2019) - après une année 2017 qui avait vu le secteur frôler les 500.000 logements neufs (voir notre article ci-dessous du 29 janvier 2018) -, mais sans qu'apparaisse pour autant l'effondrement redouté par certains professionnels. Les chiffres du mois de mars témoignent même d'un ralentissement de la baisse des permis de construire. Sur un an, entre avril 2018 et mars 2019, et en données brutes, 445.700 logements ont été autorisés à la construction et 410.700 logements ont été mis en chantier. Ces chiffres correspondent à une baisse respective de 8,2% et de 5,2% par rapport aux douze mois précédents.

Permis de construire : la baisse s'atténue

Sur le premier trimestre 2019 - et en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO) -, les autorisations de logements (permis de construire) atténuent leur baisse (-0,9% par rapport aux trois mois précédents, après -1,5% le trimestre précédent). Les chiffres du premier trimestre montrent même un redressement pour les logements collectifs (+1,0% contre -5,1%), y compris en résidence, mais les logements individuels fléchissent (-3,6% après +4,2%).

Sur un an (d'avril 2018 à mars 2019), le recul des permis de construire en données brutes est particulièrement prononcé en région Paca (-18,6% par rapport aux douze mois précédents), en Auvergne-Rhône-Alpes (-15,3%), en Pays de la Loire (-13,3%) et en Bourgogne-Franche-Comté (-10,4%). Seuls trois territoires voient, à l'inverse, leur nombre de permis de construire progresser : la Corse (+26%, mais les chiffres de cette région sont sujets à de fortes variations en raison du faible nombre d'opérations), les DOM (+4,5%) et la Nouvelle-Aquitaine (+4,1%). L'Ile-de-France fait un peu mieux que la moyenne nationale (-7% contre -8,2%).

Mises en chantier : recul marqué pour les logements collectifs

Sur le premier trimestre 2019 - et toujours en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO) -, les logements commencés (mises en chantier) affichent une diminution plus prononcée : -4,6% contre +1,7% au trimestre précédent. Le recul est particulièrement marqué pour les logements collectifs (-7,2% contre +3,3% au trimestre précédent), y compris en résidence, alors que la situation reste stable pour les logements individuels (-0,5% après -0,7%).

En termes géographiques - et en données brutes sur un an -, le recul des mises en chantier est particulièrement prononcé en région Centre-Val de Loire (-11,3%) et en Occitanie (-10,6%). Seuls deux territoires connaissent une - modeste - progression de leurs mises en chantier sur un an : la Corse (+4,1%) et les DOM (+0,4%). L'Ile-de-France affiche à nouveau un résultat nettement moins dégradé que la moyenne nationale (-0,8% contre -5,2%).

Des raisons de rester optimiste

A l'occasion de la conférence de presse sur les engagements d'Action Logement (voir notre article dans l'édition de ce jour), Julien Denormandie a commenté ces résultats, en estimant que les chiffres de la construction vont revenir au beau fixe avec la mise en œuvre de la loi Elan (Évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) et les deux pactes en faveur de la construction signés le 25 avril. Il a également annoncé, prochainement, la publication des "chiffres de la rénovation", "pour pouvoir être jugé aussi sur résultats de cette politique".

Après les inquiétudes et les tension de ces derniers mois, le ministre de la Ville et du Logement a quelques raisons de se montrer optimiste. Après plusieurs mois de négociations, le "plan d'investissement volontaire" de 9 milliards d'euros d'Action Logement, en faveur du logement des salariés, a été signé le 25 avril (voir notre article ci-dessous du 25 avril 2019).

Le même jour, l'Union sociale pour l'habitat (USH) et les différentes fédérations HLM qu'elle regroupe, ont également signé avec le Premier ministre, la Caisse des Dépôts et Action Logement le "pacte d'investissement pour le logement social" (voir notre article ci-dessous du 25 avril 2019). A travers ce pacte, le secteur HLM s'engage à produire chaque année 110.000 logements sociaux et à assurer la rénovation énergétique de 125.000 autres, en contrepartie d'une atténuation de la RLS (réduction de loyer de solidarité) et de divers financements.

Enfin, la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts) a présenté, le même jour, son "Plan logement 2", qui va mobiliser cinq milliards d'euros de prêts supplémentaires et 800 millions d'euros de fonds propres pour accompagner l'effort d'investissement en faveur du logement (voir notre article ci-dessous du 25 avril 2019). Autant d'actions convergentes qui devraient influer favorablement sur les chiffres du logement dans les prochains trimestres.

 

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